C'est quoi ce cirque ?


A force de lire mes articles certains penseront que j'invente tellement les histoires sont rocambolesques or je confirme que 99% de ce qui est raconté ici est totalement autobiographique.

Le problème avec l'histoire qui suit c'est que lorsque j'en ai reparlé avec celle qui l'a partagé, elle n'en avait aucun souvenir mais vraiment aucun.
Elle m'a regardé l'air con ahuri et m'a dit qu'elle ne se souvenait absolument pas de pareil récit, sans quoi elle n'aurait jamais oublié.
Je pense sincèrement qu'elle a occulté cette scène de sa mémoire afin de se construire une vie stable.

Mes amis, je jure sur ce que j'ai de plus cher (mes cheveux, mes baskets Maje, mon BLOG) que cette histoire s'est belle et bien déroulée telle je vous la raconte.

Quelques années en arrière ... 
Nous étions trois amies et l'une d'elle a suivi sa mère qui déménageait à la campagne, étant donné qu'à 16 ans il lui était impossible de se prendre un loft dans Paris. A 26 ans non plus vous me direz mais ceci n'est pas le sujet.
Nous partions donc en expédition chaque fois qu'on allait lui rendre visite, joie immense pour nous banlieusardes qui devions changer deux fois de trains et traverser toute la cambrousse en autocar. Quoi qu'il en soit, comme à l’accoutumée après 45 minutes d'attente entre chaque fucking RER, nous prenions enfin le bus qui nous mènerait jusqu'à notre amie.

Il pleuvait des cordes et faisait nuit noire, nous avons attrapé le dernier bus in extremis et non contentes d'être au sec, avons pu jouir de ses bienfaits.
Ou pas.

Le chauffeur était un fan de raï et non pas que danser "didi wa didi" dans l'allée centrale me rebutait mais avec le son à fond et lui chantant par dessus j'avais plus l'impression d'être au souk qu'à la campagne.
Nous n'avons rien dit et attendions d'arriver, impatientes de regarder une fois de plus l'intégrale des trois premières saisons de Buffy et comme nous descendions au terminus, nous allions pouvoir nous reposer tranquillement dans le bus sans crainte de rater l'arrêt.

Nous nous étions légèrement assoupies lorsque le chauffeur a pilé net ce qui nous a réveillé.
La tête engourdie j'ai regardé à travers la vitre sale du bus, entre les "nike la polisse sarcozi pédé" et "78 défonsse tous" j'ai pu constater qu'il pleuvait toujours et que nous étions dans la pampa totale. C'est lorsque je jeta un regard interrogateur à mon amie que le chauffeur coupa notre conversation télépathe,
- Allez descendez !
- [ ... ]  
sans voix
ouverture des portes, froid qui s'engouffre, ploc ploc de pluie sur le rebord de la marche
- Oh vous descendez !  Je repars !
- Mais on est pas arrivées ....  (
voix de victime)
Je regardais dehors, il faisait nuit noire, il n'y avait aucune lumière dans la rue, je ne savais pas si nous étions au Pakistan, à Paris ou dans le cul d'un cheval.
- Mais c'est pas le terminus !!  (voix de rebelle)
- Vous descendez je vous dis !!!  (voix de con)
Telles les victimes que nous étions, nous sommes descendues, il a refermé les portes, a démarré, j'ai toussé à cause de son pot d'échappement polluant, j'ai hurlé connard ! puis fais un doigt, mais il était déjà très loin.
On s'est donc retrouvées là, comme deux pauvres culs, sans savoir où marcher ni nous diriger, sous la pluie battante d'un novembre bien froid.
Ma frange commençait sérieusement à friser, mon amie avait le jean qui lui collait réellement à la peau et c'est bras dessus / bras dessous que nous avons commencé à avancer afin de retrouver la route. 
Nous tentions de suivre les araignées (cf. Harry Potter) ou les phares des voitures à la recherche de la nationale qui nous mènerait chez notre amie.

Nous avons marché pendant de looooongues minutes et nous étions complètement trempées.
Les gouttelettes de pluie perlaient sur mon front et me faisaient comme des larmes de rage, rage contre ce f*cking chauffeur qui avait décidé de nous abandonner en pleine cambrousse.
Y'avait sûrement la rediffusion du concert de Faudel ou bien sa femme menaçait de le tuer si il ne rentrait pas subito à la maison, n'empêche qu'on abandonne pas les gens en plein néant quand on veut rentrer plus tôt chez soi pour chanter à tue tête "tellement je t'aiiiiiime, je pense à toiiiii".

C'est alors que nous marchions toujours que ...

 [...]

Si nous avions été dans un désert on aurait appelé ça un mirage, la chaleur, le sable ect ... on voit des choses qui ne sont pas réelles, ces choses sont dans notre tête vous voyez ? Elles n'existent pas.
Là je n'étais ni dans le désert, ni sous 42°C mais en plein mois de novembre dans une campagne de la banlieue parisienne et pourtant ... il était bien là.
Je me suis arrêtée NET, j'ai regardé, me suis secoué la tête, les gouttes de pluie furent balayées sous les accous de ma nuque, j'ai re-regardé, j'étais totalement sous le choc, est-ce que je rêvais ?

Non, je ne rêvais pas, il était là, tranquillou, à marcher, à faire sa petite ronde nocturne.
Il  a traversé la route puis s'en est allé un peu plus loin : WHAT THE FUCK ??

Nous marchions dans la nuit noire et pluvieuse lorsque nous avons croisé ...


UN CHAMEAU !

ALLOOOO ?? Personne n'est choqué ?? Nous avons croisé un chameau qui faisait sa petite gigue NORMAL !!! OH !! On est où là ?? Depuis quand les chameaux se baladent en pleine nuit pour se dégourdir les pattes ? Qui fait ça ? J'AI BESOIN DE COMPRENDRE !!!

Nous avons continué de marcher tout en nous interrogeant sur ce qu'il venait de se passer, ce n'est que quelques mètres plus loin que nous avons compris ...

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Il y avait un cirque en ville, un puta*n de cirque qui laissait leurs animaux se dégourdir les papattes en faisant croire à de pauvres badaudes (nous) qu'elles avaient des hallucinations.
Y'avait des animaux partout, pour un peu je me faisais siffler par un clown et faisait un check avec un lama.

Un chameau qui traverse un passage piéton ... je vous jure que c'est vrai.
blablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablalablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaablablablaaaa
JE
 NE
 SUIS
PAS
FOLLE !


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