Dix kilomètres à pied, ça use ça use ...

 

Ne me remerciez pas pour la chanson entêtante, c'est cadeau.

Prélude

Règle n°1 : toujours demander le numéro de téléphone.
Règle n°2 : toujours photographier le nom de la rue et/ou tout élément qui pourrait aider à retrouver ledit endroit où nous espérons revenir un jour.

Vendredi 13 mars 2015, juste après le concert AWSOME de ≠ Fauve et du câlin donné par un des membres du groupe tombé fou amoureux de moi, BFF et moi-même avons rejoins notre bar favori pour terminer la soirée en beauté.
C'est le cas de le dire étant donné que j'ai rencontré LE mec : coup de foudre, coup de coeur, coup de b et que quelques heures plus tard j'étais dans son salon et quelques heures beaucoup plus tard (ou tôt, c'est selon) je m’éclipsais très légèrement de l'appartement laissant derrière moi un mot avec mon numéro et emportant son briquet en souvenir.
Note de l'auteur : oui je prends toujours un souvenir des hommes avec qui je [remplacez le mot par le verbe qui vous convient].

Je serais bien évidemment restée faire la grasse mat avec mon nouveau mec - étant donné qu'il était environ 6h00 du matin quand je suis partie - mais j'avais rencard à 11h00 (avec papy ndrl, je ne suis pas aussi demandée, à mon grand regret).

Si j'ai pris des photos pendant qu'il dormait ? Absolument.
Si je fais toujours ça avec les mecs avec qui je [insérez verbe de votre choix].

Le fait est qu'une semaine est passée et que j'ai aucunes nouvelles. Le fait est qu'il n'a sûrement pas trouvé/ jeté par inadvertance/ eu peur de mon charisme/ s'est fait volé le mot pour qu'il ne me rappelle pas car on me rappelle toujours voyez-vous : c'est une règle absolue.
On a tous le droit à une deuxième chance, je me devais donc de la provoquer.

Hier matin, je suis donc sortie de chez moi sur mes 35cm de talons, la tête haute et bien décidée à le retrouver. Pour cela je n'avais qu'un seul indice en ma possession : son adresse.
Je n'allais pas attendre dix ans un appel alors que je pouvais être fixée en direct ? Surtout un jour où j'étais par hasard total de la vie habillée en canon et totalement épilée à traîner en bas de chez lui.

Après le boulot j'ai donc vogué jusqu'à son quartier. Google maps activé, rouge à lèvres impec, seins remontés et j'ai commencé l'ascension de son boulevard ... qui fait en réalité 2 850 mètres environ. Effectivement, la nuit tous les boulevards sont petits.

J'étais censée être à dix minutes à pied selon Mappy mais c'était sans compter mon sens de l'orientation proche de celui d'un aveugle manchot et sans GPS.

  
Note de l'auteur : les autistes sont bien, bien, biens plus brillants que moi.

Au bout de vingt minutes de marche, d'allers et retours et environ trois cent cigarettes fumées, j'avais envie d'aller aux toilettes et surtout très mal aux pieds. J'ai donc fait une halte dans un café qui ne prenait pas la CB en dessous de 10€ et j'ai commandé deux cafés et un coca puis suis partie aux toilettes en serrant les fesses jambes.
De retour, j'ai réactualisé Mappy, j'ai avalé mes boissons, j'ai ravalé mon vomis et j'ai continué ma quête du Graal.

Les minutes passaient, mes pas aussi. J’enchaînais les cigarettes, j'avais froid et la terre entière semblait vouloir me parler mais pas de mettre sur mon chemin l'homme tant recherché.
Au bout d'une heure et demie je cherchais toujours et en plus j'avais encore envie de faire pipi, j'ai aperçu des toilettes publiques - signe du destin - je suis entrée = soulagement divin.

Me suis-je réellement pissée dessus ? La réponse est OUI.
Ai-je continué de marcher encore une heure et demie telle la fille en 35cm le cul et les cuisses trempées de sa propre urine ? Indubitablement OUI.
Ai-je perdu douze mille lecteurs à ce moment précis du récit ? .... Attendez la suite.

L'espoir diminuant au fil de mes pas et de ma batterie, j'ai continué ma route pensant qu'après tous ces efforts il aurait été ridicule de rebrousser chemin. Ce que j'aurais du faire dès le début en réalité étant donné que j'avais pris le boulevard dans le mauvais sens, sur la mauvaise ligne de métro, sur le mauvais chemin, limite dans le mauvais pays. 
J'ai cherché dans ma mémoire des indices que j'aurais pu oublier et dans ces moments-là la seule chose sur laquelle tu puisses vraiment compter c'est ton Iphone.

J'ai recherché les photos prises de lui quand il dormait, elles indiquaient une localisation opposée à la mienne. #ambiance. Je suis donc repartie de plus belle en me disant que dans tous les cas ça pourrait faire un bon article et dans le meilleur une fois l'homme retrouvé il ne penserait pas que je suis une folle psychopathe incontinente.

J'ai prié le ciel, Dieu, les anges et tous mes ancêtres mais ils devaient tous être devant le match de la Fiorentina.


Au bout d'un temps résolument trop long et à bout de souffle et de cigarettes je me suis dit qu'il était plus raisonnable de rentrer chez moi.
Penaude j'ai avancé vers le métro le plus proche, proche étant un bien grand mot.

Arrivée au Loft Champaign le moral aussi bas que mon égo et le cucul humide, j'ai viré mes fringues, me suis douchée puis finalement effondrée dans mon lit en rêvant d'un monde meilleur, celui où je ne me mettrais pas volontairement dans des histoires de MERDE voire de PISSE.

Le lendemain j'avais évidemment une gueule de cul à défaut de l'avoir dans celle de l'homme tant recherché. C'est con la vie parfois, je le sentais qu'on était faits l'un pour l'autre ... 
J'ai de l'intuition je ressens ces choses-là.
C'est alors que je réfléchissais au sens de la vie que l'idée m'est apparue soudainement. Mais oui ! Suis-je bête !
Le sourire jusqu'aux oreilles je suis partie travailler sereine et heureuse d'avoir trouvé une solution. C'était évident ! Il me l'avait dit en plus. Cette fois pas d'erreur, la roue allait tourner et nous allions pouvoir être heureux et vivre une idylle passionnée.

Sans blague, arpenter la rue en long en large en travers c'était ridicule n'est ce pas ? Non sérieusement c'était couru d'avance que ça allait être un fiasco. Pourquoi faire des kilomètres ... Quand je peux aller directement le voir à son travail ?



Le premier qui me dit "vois le bon côté des choses ! T'as fais du sport !
A cette personne je réponds : "ta gueule".

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