- Lorsque tu attends le bus et t'aperçois que ta jupe est en fait une ceinture,
- Tu te regardes dans le miroir et ton mec te dit "mais j'aime bien moi ta cellulite"
- [suite] puis ... "mais je m'en fiche de ta graisse" !
- Au café du coin, tu te rends compte que les trois mecs que tu "côtoies" en ce moment se connaissent et partagent une bière.
- Tu es censée avoir la grippe et tu croises ta chef sur la terrasse du Wanderlust,
- C'est qui l’aînée ? te baladant avec ta soeur
- C'est quoi ce gros cul ? parlant avec ton père
- C'est quoi ces menottes ? vues par ta mère.
- Tu décides de critiquer le prénom Brigitte pendant plus d'une heure, clamant que c'est un nom de vieille, de merde et que jamais Oh grand jamais tu ne tolérerais ce genre de prénom. Cette conversation se déroule avec Marie, fille de Brigitte.
- Tu racontes cette histoire à ton collègue, fils d'une Brigitte.
- Tu re-raconte ces histoires à une copine ... même déroulé. Bilan : laissez Brigitte alone.
- Tu vas aux toilettes sans verrouiller vu que tu es seule dans l'appart mais ton mec a fini plus tôt.
Deux choix s'offrent à toi : te lever en serrant les cuisses pour fermer la porte ou bien tirer un trait sur toute relation sexuelle avec ledit homme.
- Quand tu es au parc avec ton neveu et qu'une maman te conseille de ne pas t'inquiéter "les kilos de grossesse sont les plus durs à perdre". Mon neveu a trois ans et je n'ai pas d'enfants.
- Dans le métro, le clochard qui s'est chié dessus vient évidemment te parler.
- Au boulot, un ouvrier vient te demander quelque chose mais son accent est tellement prononcé que tu ne comprends pas un mot de ce qu'il dit. Mal à l'aise tu réponds "oui oui, sinon demandez à mon chef" mais il est aussi est mal à l'aise que toi et comprend rien non plus.
- [suite] Ce même homme revient 5 minutes plus tard avec son collègue pour reposer la question : tu ne comprends toujours rien.
- [suite] au bout d'un looooong dialogue de sourds, tu comprends enfin ... ils cherchaient le micro-onde.
- [suite et fin] "Nous n'avons pas de micro-onde".
- Quand tu essayes le jean de ta copine et qu'il ne ferme pas - du tout - "si tu mets une grosse ceinture ça ne se voit pas" dit ta copine pute.
- Te vautre comme une merde sur le parvis de la Défense ... dans une grosse merde.
- Tu fais croire que t'as passé la soirée au Baron pour faire classe alors qu'il était fermé le week-end dernier.
- Tu as oublié ta "cup" de menstruations sur le rebord de l'évier et ton coloc fait une soirée ce soir.
- Quand lors d'un apéro ta playlist lance Larusso puis Alliage au moment où tu allais conclure avec ton voisin
- Ton voisin qui dit que les filles qui couchent le premier soir ne se respectent pas et qu'il est inenvisageable de se projeter avec elles.
- Tu fais la fille qui veut pas courir après le bus, il t'attend, tu cours, il part.
- Dans les toilettes du théâtre tu parles à Natacha qui fait pipi de la connasse de vieille qui t'as poussé et que la connasse de vieille sort des toilettes de droite
- Tu dis à une fille en soirée que tu as trouvé ta target et que t'espères pécho le blond là-bas et qu'elle t'annonce que c'est son mari
- Ton mec, ton ex, ton plan, ton meilleur ami, ton père tombent sur ton blog.
Ok les gars l'heure est grave.
Je veux bien composer avec Tinder, les mythos, les mecs en couple qui deviennent célibataires dès qu'ils sont bourrés et tombent fous amoureux de moi.
Les mecs qui tombent amoureux de moi tout court alors que je suis saoule et ceux que j'aime parce que justement je suis saoule.
Bref, je suis souvent saoulée mais je reste digne.
Je peux composer avec le fait qu'on ne me rappelle pas parce que les smartphones ne sont plus fiables et que souvent les Iphone effacent mon numéro des portables des charmants jeunes hommes qui ont pu admirer mon tatouage Tour Eiffel et qui souhaitaient me recontacter - mais ne peuvent pas car Apple a lancé une conspiration contre moi.
Je ne m'étendrais pas sur l'éventualité que les Men In Black jouent un peu trop du stylo avec mes amants aussi, seulement voilà, un nouveau spécimen est arrivé, porté par les réseaux sociaux et toutes ces bullshits d'applications, j'ai nommé "le mec virtuel".
L'histoire est simple, vous vous parlez tous les jours, vous racontez vos journées, vous envoyez des coeur coeur love mon coeur et des selfies "bonne nuit smiley bisous" sur lesquels tu laisses ton décolleté profond prendre toute la place sur la photo et lui ses muscles l'air de rien tandis qu'il t'envoie un snapchat de sa teub.
Tu n'écoutes plus les discussions en terrasse de ta copine qui, une fois de plus a eu un rencard tinder foireux parce que tu es trop occupée à répondre à ton mec virtuel et qu'il est trop cute de t'envoyer une photo de lui avec sa mamie au resto parce que tu adores les mamies et surtout les restos.
Vous ne vous êtes jamais vu et tu doutes fortement que "RickyRoss della suerte brah braaaaaah" soit son vrai nom mais peu importe, il est là pour toi, il dit que tu es canon et recevoir des cœurs dès 7h00 au réveil change des mails d'Amazon te rappelant que tu n'as pas validé ton panier contenant une lampe à 200€ en forme d'arc de triomphe ni ton faux sac Chanel.
Tu redoutes le moment où vous allez vous rencontrer parce que ça pourrait ne pas être aussi cool mais en même temps tu te souviens que tu as 27 ans et n'as plus le time d'entretenir des relations virtuelles type Skyrock en 2005.
- Oh il vient de m'envoyer une photo d'un chaton hashtag bonne journée bébé !
Apparemment si tu as le time.
Ton ego a besoin de cœurs, ton cœur a besoin d'amour et ton cerveau a besoin d'être occupé par des cœurs, pour oublier qu'il a jadis été brisé et que depuis ne s'est succédé qu'un enchaînement de pseudos amants servants juste à faire passer le temps, te garder en forme mais surtout remplacer tes pensées moroses par du rose sur les joues post- lendemain de sexe.
Tout le monde a suivi ? Merci.
* entracte *
Nous disions donc, non tu n'es pas un canon de 27 ans se raccrochant à des émoticônes qui influeront sur ta journée et tes sourires. Tout va bien tu gères. De l’ego, juste de l’ego.
Tu en parles avec tes collègues qui rient de ta tête de niaise dès que ton Iphone vibre et laisse afficher un smiley chat, smiley sous lequel tu as enregistré ledit homme parce que tu l'appelles mon chat.
Comme un peu tous tes mecs d'ailleurs, histoire de ne pas se tromper.
En même temps RickyRoss della suerte brah braaaaaah c'était trop long et un chat c'est mignon, c'est tout doux, ça fait mystérieux et ... oh putain c'est vraiment moi qui parle là ?
Tes collègues te demandent s'il a une meuf et t'as envie de leur répondre que c'est toi sa meuf puis te souviens que non, tu étais juste sa meuf virtuelle mais t'as trouvé ça bizarre limite pathétique donc t'as juste répondu qu'évidemment que non.
- Mais tu lui as demandé ?
- Heu non, mais je le sais
- Mais est-ce-que tu lui as demandé ?
- Heu ta gueule.
Le soir même tu stalkais son profil comme tu as l'habitude de le faire pour toutes les personnes que tu rencontres, signe évident de problèmes psychologiques dont je ne m'étendrais pas présentement.
Tu tombes sur le facebook d'une meuf dont la photo de profil est un joli couple en vacances selfie falaises et soleil couchant, bras enlacés et visages radieux dont tu reconnais les traits étant donné qu'ils te sont envoyés chaque soir sur fond d'émoticones aubergine/ pêche.
Ok ton mec a l'air heureux.
Ah oui c'est vrai c'est pas ton mec.
Ah oui ça doit être sa meuf.
Ok ce n'est pas mon mec.
Le soir même tu lui posais la question entre deux paroles de niais et une animation d'un chaton qui envoie des bisous,
- Petite question,
- Oui ma puce
- Tu as une copine ?
+ 19 minutes
- Pourquoi tu me demandes ça ? Ça sort de nul part je ne comprends pas c'est n'importe quoi. Tu as gagné voilà, super tout est gâché.
Grosse ambiance.
Le gars t'annonce alors sans pression que sa situation est compliquée, que tu l'aidais à penser à autre chose et "s'évader". Trop aimable ! t'as répondu sur un air de "va te faire enculer !".
L'histoire s'arrête ici, tu lui dis qu'accessoirement tu aurais aimé être au courant de sa vie compliquée avant de lui raconter tes souvenirs d'enfance et lui envoyer une photo de ta Tour Eiffel.
Puis finalement, chassez le naturel il revient au galop tu lui as suggéré d'aller se faire enfiler par feu le premier mari de Khaleesi qui aurait préalablement enfilé un préservatif au verre pilé.
Il t'as alors dit,
- Alors on ne va plus se parler ? *smiley triste*
Ce à quoi tu as répondu :
- Veux-tu sincèrement que je vienne moi-même te déboîter l'anus avec une machette ?
Il t'as donc souhaité une bonne continuation, suggéré qu'on "se supprime de facebook c'est mieux je pense", tu as finalement proposé le bras articulé de Terminator pour son séant puis t'as continué ta vie comme si non, un puceau de 23 ans ne t'avais pas pris pour une conne.
Finalement tu as décidé d'abandonner tout ça. Non pas les hommes, Oh grand jamais, mais les relations platoniques sur fond de notifications sans jamais se rencontrer.
Se contenter de jouir d'une présence masculine virtuelle à laquelle tu te raccroches alors qu'en réalité ce sont les emoji Apple qui règnent ton quotidien et non les sentiments pour une tierce personne est totalement désuet. Et ridicule.
Il n'y a pas de chute à cet article.
*tombé de rideau*
Putain mais l'enfoiré !
C'est le genre d'histoire toute bête mais néanmoins récurrente de ce siècle.
Une invitation Facebook, un stalkage du profil pour savoir de qui il s'agit, je ne le connais pas c'est qui ce me... ah il est pas mal --> accepter l'invitation.
Quelques échanges de mails, puis des textos, des Snapchattes et puis finalement, un date.
On n'a pas de temps à perdre en 2016. Mona is back dans les bacs.
Rendez-vous pris pour 20h00 le mardi suivant, je ne sais jamais si je dois manger avant, si on mangera pendant ou si je mangerais après.
Le fait est qu'il est rare que je me cantonne à un seul verre, sauf qu'imaginez la formule :
Mona en rut + homme brun tatoué canon circoncis + alcool + Mona à jeun
= walk of shame probable le lendemain.
On a dit qu'on ne s'offrait plus aussi rapidement il est vrai, mais on avait aussi dit qu'on arrêtait de fumer et qu'on mangerait bio. En 2016 on ne peut pas être sur tous les fions fronts et si je veux trouver un mari avant de perdre mes dents il faut bien faire quelques sacrifices.
Pour le moment, c'est le grand soir. J'y vais à la cool c'est à dire 1h30 de pose de masque hydratant et cirage de tennis.
Aparté : j'ai acheté un nettoyant pour le cuir à 20 balles pour avoir le prétexte d'aller chez le cordonnier canon en face de mon boulot. L'ironie c'est qu'il était trop occupé à taper sur le talon d'un mocassin en daim et que c'est sa mère qui m'a vendu le produit.
Gros fail, mais j'ai un super nettoyant maintenant et au moins le cordonnier canon sait que je prends soin de mes pieds comme je prendrais soin de lui faire prendre le sien.
Loin de moi l'idée d'aller en tailleur et escarpins vernis à mon rencard, j'ai mis une salopette et une chemise en dentelle. Ok j'avais aussi mis une belle culotte AU CAS OU.
Nous avions rendez-vous dans un bar à cocktails, l'happy hour commençait ...
Let's go.
Ok, le mec est aussi canon en vrai, on s'est fait la bise comme si c'était la seule et unique fois et que la prochaine nous mélangerons nos amygdales dans des râles endiablés.
J'ai commandé un mojito, lui une bière puis nous avons commencé à faire connaissance et là ... le film commençait.
- Moi tu vois j'ai connu des choses difficiles dans la vie ...
Moi aussi, quand ils ont arrêté le café à l'amande en bas de ma rue c'était atroce.
- Je suis le premier homme de moins de 30 ans à avoir fait fortune en Thaïlande.
J'ai été fichée bancaire trois fois.
- Nan mais tu vois, mon hôtel à Cancùn, il était toujours plein tu comprends, tout le monde s'arrachait les résas c'était le plus gros complexe hôtelier de toute l'Asie.
J'aime les tomates.
- J'ai 68 tatouages, la douleur ne me fait pas peur je suis insensible à tout choc corporel.
J'aimerais marcher sur tes couilles avec mes fausses Louboutins.
- Tu vois celui-là *il relève sa manche* c'est pour me rappeler à quel point j'ai souffert, que ça sera toujours là, en moi, à tout JAMAIS. Un souvenir de mon passé difficile, de ma vie ancrée à tout jamais sur ma peau.
-- > Carpe diem, le mec avait carpe diem tatoué sur l'avant-bras. J'ai failli m'étouffer avec une feuille de menthe et j'ai recraché mon rhum par le nez. Ça n'avait pas l'air de déranger Serge vu qu'il a continué sa scène.
- Je suis doté d'une puissance hors norme, c'est mon orthophoniste qui me l'a dit.
Je sais faire semblant de savoir faire le grand-écart.
- J'ai 44 dents au lieu de 42, c'est unique au monde.
Je sais chanter au clair de la lune en rotant.
- Mon tatouage dans le dos, c'est celui qui me rappelle que chaque jour est important, j'ai fait de la prison tu sais mais je veux pas en parler.
J'ai volé un diadème chez H&M en 2004.
- Deux semaines de prison, ça change un homme c'était ... *le mec baisse la tête et feins l'émotion* c'était une expérience douloureuse mais j'en suis ressorti plus fort.
J'ai envie de pisser.
- Ça a été dur mais je n'ai jamais pleuré, jamais ! Il se passait des choses ... tu vois ... là .... bref ... ouais ... gros ... représente ... sisi.
- Avec beaucoup de rhum s'il vous plait ! (au serveur, en lui donnant mon verre vide).
- Regarde là, dans mon dos, ouais je sais je fais de la muscu n'en profites pas ! LOL MDR PTDR
Je fais la choré de "Chandelier" de Sia dans mon salon en string ficelle.
Le mec a soulevé son t.shirt sur son corps de lâche et m'a montré son tatouage de bad boy, j'ai cru mourir de rire et vomir en même temps, y'avait écrit "only God can judge me".
- Ah ouais louuuuurd, respect c'est vraiment très intense.
- Ouais ouais je sais. Tu sais Mona, j't'aime bien, t'as bien saisi que j'étais quelqu'un de spécial et tu m'as l'air à la hauteur.
Je suis bourrée mec.
- J'ai un tatouage sur le côté de la main là, tu vois ...
Je m'attendais à voir un signe de l'infini pour exprimer son côté "la vie ça fait mal" mais non, c'était un point virgule.
- T'as vu ça bébé, mais il s'efface je suis dégoûté je dois le repasser, je l'ai fais à jeun tu sais, direct, comme ça bim !
- Oui les mains sont des endroits sur lesquels les tatouages ne tiennent pas trop ... c'est courant que l'encre s'eff...
- Non mais je t'arrête, j'ai la peau trop dure, je suis comme ça, les tatouages ont du mal à tenir sur mon corps mais tu peux pas comprendre t'as pas de tatouages c'est normal.
[...]
- Oui tu as raison.
Trou du cul. Mais qu'est-ce-que je fous là sérieux ?
- Le mojito ambré ? a dit le serveur.
- Pour moi !
Ok je me souviens.
Serge ne s'est pas arrêté là, nous avons continué la soirée en son honneur, son oeuvre, sa réussite, sa vie en terminant par comment il a nagé avec un éléphant à Bali,
- Mais les éléphants savent nager ?
- J'ai réussi grâce à une technique apprise au Chili quand j'aidais les orphelins à faire de la danse, c'était du jamais vu dans toute l'histoire de blablablaaaaaaa
Ensuite il m'a parlé de son projet de tatouage pour prouver que le monde est sien est qu'il ne faut jamais lâcher prise, rester fort, humble, à la hauteur du monde,
- Be strong forever ?
- Non, THUG LIFE dans la nuque.
Ok je vais décéder de WTF.
Et blablablaaaa ... j'entamais mon quatrième verre et j'imaginais déjà le moment où j'allais vous raconter tout ça.
- Si tu connaissais mon nom de famille girl tu me verrais différemment.
- Chirac ?
- Mais je peux pas en parler.
- Kardashian ?
- Mais je t'assure que c'est du louuuuuuuuuuurd.
- Angeli ?
- Mais je peux pas en parler.
Ba ferme ta gueule.
Il ne l'a pas fermé,
- En fait, mon père est le cousin du voisin de la belle soeur du frère qui a aidé Mesrine à s'évader
- Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!
Mais qu'est ce que je fous là sérieux ?
- Et ouais bébé je sais, je pèse lourd c'est comme ça.
J'ai prétexte un coup de chaud suite à cette révélation qui allait changer ma vie, et j'en ai profité pour aller aux toilettes et envoyer un message à ma copine Séverine, afin de lui raconter à quel point ma soirée était digne d'un film razzy-awardisé. Elle m'a répondu d'y retourner et lui faire croire que j'étais une soeur Middleton.
J'ai fait pipi, j'ai enlevé la menthe de mes dents puis suis retourné à notre table où Serge commandait une autre bière en racontant au serveur comment son grand-père avait importé l'orge de Pologne en 1765.
Faites le calcul du papy et le rapprochement entre la Pologne et la France et vous obtiendrez l'échange de regards compatissants entre le serveur et moi-même.
- Ça va bébé ?
- Un autre oui ! (au serveur) Ça va merci.
- Tu passes une bonne soirée ? Pas trop impressionnée par mon palmarès ?
- Non.
- Au fait je t'ai parlé de ma statue à Tel Aviv ? En fait j'avais sauvé des flammes un groupe de ...
Achevez-moi right now.
La soirée s'est terminée quand le bar a éteint les lumières. J'ai profité que Serge aille pisser pour donner mon numéro au serveur (on ne sait jamais) puis Serge a appelé un Uber et m'a demandé d'attendre avec lui. Son chauffeur est arrivé, il m'a fait la bise puis est parti me laissant pantoise et ivre avenue Oberkampf.
Enfoiré.
J'ai commencé à marcher vers le métro mais au bout de 17 minutes je n'avais toujours pas trouvé la station. Je me suis donc arrêtée pour réfléchir au sens de ma vie lorsqu'une voiture s'est arrêtée près de moi.
- Excuse-moi ?
- Non j'suis pas une prostituée casse toi vieux perv .... j'ai regardé en direction de la bagnole, c’était le serveur du bar.
- Je te dépose ?
Dans sa voiture, nous avons commencé à discuter pendant que je priais pour ne pas vomir mes 6 ou 7 verres que ce même garçon m'avait apporté quelques heures auparavant,
- Tu fais quoi dans la vie ?
- Je suis Directrice Artistique chez Dior, j'étais à Paris en ce moment pour un booking sur la prochaine saison qui se déroulera à New York et .....
Cet article est entièrement dédicacé à Séverine B.
[Partie II du dernier week-end de janvier]partie I ici.
source : knappmannlaw.wordpress.com
Au bout de ma vie et de mon sommeil, j'ai tenté de somnoler un peu avant que mes grands-parents ne débarquent les bras chargés de cadeaux car ils venaient faire "le père noël" post-24 décembre.
J'avais plutôt intérêt à être présentable sous peine d'être définitivement oubliée à noël pour les années à venir.
Quand on me dit 9h00 c'est pas 8h52 car chaque minute compte et est utilisée à bon escient.
Quand mes grands-parents ont débarqué j'étais donc en serviette et j'avais la brosse à dents dans la bouche.
- Chalu' ! Choyeux noël la famich !
Inspection des lieux ... Tout allait bien. Les coussins sur le canapé étaient parfaitement disposés et j'avais mis toutes mes fringues sous le lit avec l'intégralité des choses que les grands-parents ne doivent pas voir du type paquets de cigarettes, lingettes intimes, string panthère et homéopathie.
Planqués derrière ma valise sous le pieu, j'étais la petite fille parfaite.
- C'est pourquoi le cendrier ?
Et merde.
J'ai déballé mes cadeaux, j'étais contente et après deux trois selfies à l'APPAREIL PHOTO JETABLE nous sommes sortis déjeuner. Je rangeais mon portable dans mon sac lorsque tout à coup ... le drame.
- C'est quoi ça Mona ? a dit ma grand-mère en voyant l'intérieur de mon sac.
- Oh ça, c'est ... un souvenir ... de ... heu ... je vais le mettre dans l'évier.
La tête baissée je rinçais l'objet du délit sous les yeux effarés de ma grand-mère et la mine interrogative de mon papy.
J'avais un verre à cocktail dans mon sac qui avait visiblement servi vu qu'il était rempli de traces de rouge-à-lèvres.
Un verre en plastique avec lequel j'avais dû partir hier soir et dont je n'avais évidemment aucun souvenir. Je suis donc la petite fille clepto qui a des verres dans son sac merci beaucoup.
Toute cette mascarade aurait pu s'arrêter ici mais non, j'ai enfilé mon manteau et alors que je fermais la porte, un courant d'air.
Catastrophe.
- C'est quoi cette odeur ? a demandé mamie d'un air dégoûté
- Ah ouais ça shlingue là ! a dit papy en se cachant le nez dans son col roulé Anapurna
- On dirait que ça sent le .... vomis.
Arrêt sur image, les yeux braqués sur Mona, on ne sait plus trop si l'on doit rire ou pleurer ou simplement faire comme si non, ce n'était pas moi qui puait la mort alors que la tache apparente sur mon manteau à trois chiffres était on ne peut plus explicite.
Soudain, je me suis souvenue ... Le periph en warning, la tête au dessus de la barrière de sécurité, Natacha qui filmait ...
- Je vous rejoins dans la voiture ... ai-je clôturé avant de rentrer chez moi pour changer de manteau.
Tout cela aurait pu s'arrêter définitivement si au restaurant, quand j'ai voulu les inviter, un briquet et une capote n'étaient pas tombés de mon sac à main.
Mamie a finalement payé par chèque.
Je pense pouvoir désormais faire une croix sur mon image de petite fille modèle.
Et également mes cadeaux de 2017.
Bip bip ✉
Ah j'ai un ami. Numéro inconnu, à tous les coups c'est encore Maje qui m'envoie des soldes privées.
Ok. Faut vraiment que j'arrête de boire.
Mais pas tout de suite, j'ai rendez-vous à 20h30 avec ... avec ... heu ... Et merde.
[Partie I du dernier week-end de janvier]
Vendredi soir j'étais cordialement invitée à prendre l'apéro chez ma copine Cha afin qu'elle me présente son amoureux.
En temps normal je déteste les gens heureux et la perspective de passer une soirée avec des gens heureux et niaiseux me réjouit autant que de la passer avec Morano, seulement quand il s'agit de mes amis je fais certaines exceptions.
Parce que mon amour pour eux est aussi niaiseux et surtout inconditionnel.
A vrai dire j'ai aussi l'espoir que son mec me présente ses potes et que dans le lot il y ait le père de mes enfants donc j'étais vraiment ravie de le rencontrer.
Aucun rapport avec le fait qu'il soit canon, trop sympa, cuisinier hors pair et surtout trop gentil.
On devait faire un apéro entre amis, j'ai donc ramené des mini pizza et des olives avec un vin blanc que j'ai acheté parce qu'il portait l'étiquette "produits de France" seulement quand je suis arrivée c'était finalement une soirée Top Chef.
- Oh ce n'est rien, c'est juste un petit truc, m'a dit l'amoureux de Cha avec son accent québécois de folie, pendant que je grignotais mes Belin comme une victime et qu'il rajoutait plein de trucs que je ne connaissais pas à la petite sauce sans prétention qui doit figurer au guide Michelin.
Il a ensuite sorti une bouteille de vin qui valait 35 fois la mienne et la relayait au rang de débouchage de toilettes ou dissolvant pour vernis semi-permanent, tellement qu'il était bon.
Nous avons bien mangé, bien bu et quelques heures plus tard nous étions en direction de notre QG pendant que je chantais Rihanna dans la voiture.
- I'm sure il se rend compte de mon fucking accent de merde ! I know it. Avoue ! You te fous de ma gueule with my fucking accent quand je singing Rihanna ?
Quand je suis bourrée, je suis bilingue.
Ni une ni deux mais + 16 minutes nous arrivions au bar juste avant que je termine l'histoire non méconnue de :
- Et là le fucking mec m'a sorti sa fucking CENSURED normal without pression ... Ah on y est !
Et j'ai couru vers l'entrée.
Fouillée et regardée en biais par le vigile, enfin à l'intérieur j'ai commandé un Spritz pendant que Cha et son homme s’enlaçaient d'amour.
J'ai alors bu mon Spritz d'une traite et j'en ai recommandé un autre.
La soirée battait son plein, je venais de faire le grand écart et me déchirer les ligaments croisés car ce n'est visiblement pas parce que j'ai pris un cours de barre au sol mercredi dernier que je suis devenue souple.
Heureusement, ma copine Natacha est toujours là pour filmer nos soirées si bien que le lendemain, on a toujours quelques surprises en regardant sa story Snapchat.
Tout à coup, le DJ a passé Richard Cocciante et là ... j'ai tout donné.
Le coup d'amour le coup de je t'aime et je ne sais pas comment, sans m'en rendre compte je venais de me faire inviter à danser.
Je n'ai pas compris ce qu'il m'arrivait, je tanguais, chavirais, sentais qu'on me tenait la main mais je ne voyais rien. Puis j'ai compris, je dansais avec un nain.
Non ce n'est pas une blague et on ne se moque pas, Sofiane le nain me faisait tourner pendant que j'essayais de ne pas lui marcher sur la tête. Quand il m'a dit qu'il s’appelait Sofiane, j'ai hurlé,
- Je suis sortie avec un Sofiane et c'était un connard ! *hips* mais toi t'es Sofiane avec un -f ou Sophian -ph ? Parce que lui c'était -ph et c'était un connard !
Tout le monde était content de savoir que Sophian -ph était un trou du cul et Sofiane avec un -f était très gentleman et n'a même pas essayé de me peloter.
En même temps il ne pouvait pas atteindre mes fesses donc c'était sans risque.
Le mec ne m'a même pas coller une droite quand je l'ai appelé Tyrion et que j'ai voulu mettre le hashtag Game Of Thrones sur notre photo Snapchat.
Il a ensuite dit que je ressemblais à Khaleesi - ou à son dragon je ne sais plus trop.
Sofiane avec un -f avait beaucoup d'humour et moi je dansais toujours, seule au monde.
Ensuite, le bar a fermé, nous sommes donc partis dans un autre, celui où deux semaines auparavant je rencontrais le comploteur - trouducul qui j'espère, est en train de se taper un lady boy au moment où je vous écris.
Comme d'habitude, quand je remarque l'absence de mâles potentiels autour de moi, je vais fumer une clope afin de me refaire remarquer.
Est-ce que la technique de la mignonne brunette qui fume toute seule fonctionne pour qu'on m'aborde ?Absolument pas.
Néanmoins, au bout de sept cigarettes et trois quarts de mon verre de vin, un brun à l'accent d'Europe de l'Est est venu me parler.
Étant très intelligente et surtout, agent secret depuis toujours, pour coller à mon personnage ou du moins celui que j'invente pour séduire tel ou tel mec, j'ai appris plusieurs langues.
C'est donc tout naturellement que nous avons entamé notre conversation en serbe, grec puis polonais.
Je vous éviterais le moment où j'ai failli me battre avec une fille.
Le fait est que je suis zen et que je suis finalement rentrée me faire offrir un nouveau verre alors que cette conne avait l'intégralité du mien sur son jean.
Bref, mon nouvel ami m'a offert un autre verre et nous avons continué de discuter.
Au bout d'un certain temps, j'ai commencé à regarder Natacha avec les yeux de : - Je ne sais pas comment faire pour lui dire de se barrer, il est sympa mais il m’intéresse pas, il m'a offert un verre ce serait malpoli de lui dire de se casser mais en même temps j'ai vraiment envie qu'il se casse, aide-moi.
Les vraies amies sont celles qui reconnaissent ces yeux-là donc tout naturellement Natacha a suggéré qu'on rentre.
- Allez salut ! ai-je dit au brun polyglotte, à qui j'ai quand même donné mon numéro histoire de, même s'il ne m'a jamais écrit. J'ai du lui donner le numéro de ma mère par inadvertance.
Nous sommes donc partis et nous avons déposé le couple fou amoureux avant de rejoindre notre banlieue natale.
7h18 au bout de ma vie, j'ai balancé mes sapes à travers la pièce, me suis brossé les dents, avais oublié de fermer les rideaux *bonjour aux éboueurs* puis me suis étalée de tout mon corps gracieux sur mon lit.
J'ai regardé la story Snapchat de Natacha et n'avais aucun souvenir du coupé décalé avec le Tyrion de Marrakech puis j'allais désactivé mon réveil lorsque tout à coup, j'avais un rappel sur mon téléphone.
Bon ... et bien je vais aller prendre une douche moi.