Donc on va arrêter de se parler ?


Ok les gars l'heure est grave.
Je veux bien composer avec Tinder, les mythos, les mecs en couple qui deviennent célibataires dès qu'ils sont bourrés et tombent fous amoureux de moi.
Les mecs qui tombent amoureux de moi tout court alors que je suis saoule et ceux que j'aime parce que justement je suis saoule. 
Bref, je suis souvent saoulée mais je reste digne.

Je peux composer avec le fait qu'on ne me rappelle pas parce que les smartphones ne sont plus fiables et que souvent les Iphone effacent mon numéro des portables des charmants jeunes hommes qui ont pu admirer mon tatouage Tour Eiffel et qui souhaitaient me recontacter - mais ne peuvent pas car Apple a lancé une conspiration contre moi.
Je ne m'étendrais pas sur l'éventualité que les Men In Black jouent un peu trop du stylo avec mes amants aussi, seulement voilà, un nouveau spécimen est arrivé, porté par les réseaux sociaux et toutes ces bullshits d'applications, j'ai nommé "le mec virtuel".

L'histoire est simple, vous vous parlez tous les jours, vous racontez vos journées, vous envoyez des coeur coeur love mon coeur et des selfies "bonne nuit smiley bisous" sur lesquels tu laisses ton décolleté profond prendre toute la place sur la photo et lui ses muscles l'air de rien tandis qu'il t'envoie un snapchat de sa teub.

Tu n'écoutes plus les discussions en terrasse de ta copine qui, une fois de plus a eu un rencard tinder foireux parce que tu es trop occupée à répondre à ton mec virtuel et qu'il est trop cute de t'envoyer une photo de lui avec sa mamie au resto parce que tu adores les mamies et surtout les restos.

Vous ne vous êtes jamais vu et tu doutes fortement que "RickyRoss della suerte brah braaaaaah" soit son vrai nom mais peu importe, il est là pour toi, il dit que tu es canon et recevoir des cœurs dès 7h00 au réveil change des mails d'Amazon te rappelant que tu n'as pas validé ton panier contenant une lampe à 200€ en forme d'arc de triomphe ni ton faux sac Chanel.

Tu redoutes le moment où vous allez vous rencontrer parce que ça pourrait ne pas être aussi cool mais en même temps tu te souviens que tu as 27 ans et n'as plus le time d'entretenir des relations virtuelles type Skyrock en 2005.
- Oh il vient de m'envoyer une photo d'un chaton hashtag bonne journée bébé !
Apparemment si tu as le time.

Ton ego a besoin de cœurs, ton cœur a besoin d'amour et ton cerveau a besoin d'être occupé par des cœurs, pour oublier qu'il a jadis été brisé et que depuis ne s'est succédé qu'un enchaînement de pseudos amants servants juste à faire passer le temps, te garder en forme mais surtout remplacer tes pensées moroses par du rose sur les joues post- lendemain de sexe.
Tout le monde a suivi ? Merci.

* entracte *

Nous disions donc, non tu n'es pas un canon de 27 ans se raccrochant à des émoticônes qui influeront sur ta journée et tes sourires. Tout va bien tu gères. De l’ego, juste de l’ego.

Tu en parles avec tes collègues qui rient de ta tête de niaise dès que ton Iphone vibre et laisse afficher un smiley chat, smiley sous lequel tu as enregistré ledit homme parce que tu l'appelles mon chat.
Comme un peu tous tes mecs d'ailleurs, histoire de ne pas se tromper.
En même temps RickyRoss della suerte brah braaaaaah c'était trop long et un chat c'est mignon, c'est tout doux, ça fait mystérieux et ... oh putain c'est vraiment moi qui parle là ?

Tes collègues te demandent s'il a une meuf et t'as envie de leur répondre que c'est toi sa meuf puis te souviens que non, tu étais juste sa meuf virtuelle mais t'as trouvé ça bizarre limite pathétique donc t'as juste répondu qu'évidemment que non.

- Mais tu lui as demandé ?
- Heu non, mais je le sais
- Mais est-ce-que tu lui as demandé ?
- Heu ta gueule.

Le soir même tu stalkais son profil comme tu as l'habitude de le faire pour toutes les personnes que tu rencontres, signe évident de problèmes psychologiques dont je ne m'étendrais pas présentement.
Tu tombes sur le facebook d'une meuf dont la photo de profil est un joli couple en vacances selfie falaises et soleil couchant, bras enlacés et visages radieux dont tu reconnais les traits étant donné qu'ils te sont envoyés chaque soir sur fond d'émoticones aubergine/ pêche.

Ok ton mec a l'air heureux.
Ah oui c'est vrai c'est pas ton mec.
Ah oui ça doit être sa meuf.
Ok ce n'est pas mon mec.

Le soir même tu lui posais la question entre deux paroles de niais et une animation d'un chaton qui envoie des bisous, 

- Petite question,
- Oui ma puce
- Tu as une copine ?

+ 19 minutes

- Pourquoi tu me demandes ça ? Ça sort de nul part je ne comprends pas c'est n'importe quoi. Tu as gagné voilà, super tout est gâché.
Grosse ambiance.

Le gars t'annonce alors sans pression que sa situation est compliquée, que tu l'aidais à penser à autre chose et "s'évader".
Trop aimable ! t'as répondu sur un air de "va te faire enculer !".

L'histoire s'arrête ici, tu lui dis qu'accessoirement tu aurais aimé être au courant de sa vie compliquée avant de lui raconter tes souvenirs d'enfance et lui envoyer une photo de ta Tour Eiffel.
Puis finalement, chassez le naturel il revient au galop tu lui as suggéré d'aller se faire enfiler par feu le premier mari de Khaleesi qui aurait préalablement enfilé un préservatif au verre pilé.

Il t'as alors dit,

- Alors on ne va plus se parler ? *smiley triste*
Ce à quoi tu as répondu :

- Veux-tu sincèrement que je vienne moi-même te déboîter l'anus avec une machette ?

Il t'as donc souhaité une bonne continuation, suggéré qu'on "se supprime de facebook c'est mieux je pense", tu as finalement proposé le bras articulé de Terminator pour son séant puis t'as continué ta vie comme si non, un puceau de 23 ans ne t'avais pas pris pour une conne.

Finalement tu as décidé d'abandonner tout ça. Non pas les hommes, Oh grand jamais, mais les relations platoniques sur fond de notifications sans jamais se rencontrer.
Se contenter de jouir d'une présence masculine virtuelle à laquelle tu te raccroches alors qu'en réalité ce sont les emoji Apple qui règnent ton quotidien et non les sentiments pour une tierce personne est totalement désuet. Et ridicule.


Il n'y a pas de chute à cet article.

*tombé de rideau*










Putain mais l'enfoiré !

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