Mes non - noces de Chypre

Previously on Mona Champaign :

J'étais face to face avec mon ex-libanais qui même s'il m'avait largué sous la pluie en 2006, avait toujours fait parti de mes désirs les plus inachevés.
Ex dans lequel je suis rentrée violemment cinq ans plus tard en plein centre commercial alors que j'allais rejoindre mon ex-fiancé qui pensait me récupérer en m'offrant des parures Swarovski. 
Ils ne devaient surtout pas se croiser sinon c'était la fin de tout.


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En face de moi, canon et souriant, cinq années avaient passé mais les papillons étaient toujours présents.

- Mona ! Ça alors ! Comment tu vas ?
- Je ... ouais ... AHAHAHAAHA (rire compulsif) ça ... oui ... salut ... gouda ... paprika musique?
- Pardon ?
- Je dois y aller là ... mais tiens !

j'ai pris son bras comme dans les films et j'ai sorti un stylo pour lui écrire mon numéro. Il était musclé l'enfoiré, mais n'avait pas d'alliance.
Quand bien même ma vie soit un film, il était dramatique et non romantique, je lui ai donc tailladé l'avant-bras étant donné que je n'avais plus d'encre dans mon Bic.
Avec le sang et les boursouflures c'était illisible alors il a noté mon numéro dans son portable et je suis partie.

J'ai rejoint mon ex-fiancé, j'ai dit merci pour le bijou et suis rentrée chez moi.
Le week-end suivant je lui donnais rendez-vous pour lui dire que non on ne se remettrait pas ensemble et que j'aimais beaucoup ma nouvelle vie de célibataire.
Il n'a rien dit, m'a raccompagné devant la gare puis s'est mis à genoux en pleurant, me suppliant de revenir.
Je ne sais pas si j'étais mal pour lui ou si j'avais très honte mais j'ai pris mon train sans état d'âme et on ne s'est plus jamais revus.

Quelques jours plus tard je recevais un texto de mon ex-libanais, qu'on appellera EL. qui m'invitait à boire un verre pour fêter notre rencontre fortuite, qui m'avait coûté un bleu sur le front et lui des cicatrices sur le bras gauche.
Le jour J, en me réveillant j'avais évidemment un bouton de fièvre qui avait poussé dans la nuit.

On s'est rejoint, il était beau et pendant que je terminais mon coca zéro il m'a avoué qu'au lycée, l'année où j'étais là, il était fou amoureux d'une fille.

- Ah oui ? Dis m'en plus ...... 
- Elle venait d'arriver au lycée.
- Ah oui ! Dingue ! *clin d’œil*
- Elle était en terminale aussi.
- Oui mais encore ...... *sourire en coin*
- Elle était en sport avec moi.
- Intéressant ....... (il va ma déclarer sa flamme, cette histoire est TROP romantique)
- Elle avait les cheveux blonds trop brillants ! (blonds ?!?) On aurait dit qu'ils étaient ...
- Nan mais je m'en fous en fait.

Nous avons terminé nos verres puis joué au billard, j'ai perdu fait exprès de perdre et lorsqu'il m'a annoncé que,

- Mes parents sont au Liban, tu veux passer chez moi ?

je n'avais pas le temps de dire oui qu'on rattrapait le temps perdu et jouissait de nos vies d'adultes.

Le lendemain, il m'avait préparé un encas pour le petit dej puis m'a laissé ses clefs,

- T'oublies pas de les mettre dans la boîte aux lettres hein ! J'en ai pas d'autres,
- Non t'inquiètes, je pars dans 30 minutes.

Je lui ai tendu ma bouche, il m'a tapoté les cheveux (gnn?).

+ 9 minutes, je fouillais dans sa chambre afin de savoir ce qu'il était réellement devenu.
+ 17 minutes je décidais d'être romantique et je laissais un mot sous son oreiller signé d'une trace de rouge à lèvres.

+ 34 minutes je montais dans le bus pour aller travailler.
Assise à regarder les paysages défiler, je me remémorais ma soirée en souriant. Il faisait froid mais j'avais le coeur chaud, j'ai mis ma main dans ma poche pour la réchauffer et là ... c'était le drame : les clefs étaient là.

J'ai sorti le trousseau de ma poche, ses clefs et je me suis dit que j'étais vraiment désespérante.
Je l'ai appelé, il n'a pas trop gueulé mais j'ai senti dans sa voix qu'il avait envie de me dire "t'as pas changé, t'es toujours aussi casse-couilles".
Grand prince il n'a rien dit et a récupéré ses clefs à l'accueil de mon boulot dans l'après-midi.

Les jours ont passé, les semaines, les mois, les ... je le crois pas le mec m'a ghosté.
Après deux messages vocaux,

- Message vocal 1 : Salut c'est Mona, je viens aux nouvelles, on se boit un verre dans la semaine ? Bisous.
- Message vocal 2 : "Va te faire foutre enfoiré.

il a fini par me rappeler et j'en ai profité pour lui faire remarquer qu'il aurait pu me remercier pour la gentille attention du mot sous l'oreiller.

- Quel mot ?
- Le mot que je t'ai laissé la dernière fois.
- Tu l'avais mis où ?
- Dans ton cul.
- Je ne l'ai jamais trouvé ... tu avais écrit quoi ?
- Il était signé d'une trace de rouge à lèvres Chanel.
- Ah mais oui c'est vrai ! Ma soeur était venue dans la journée pour ranger ma chambre.

Heu sorry ?

- Elle a du trouver le mot, c'est curieux qu'elle n'en ai pas parlé ... t'avais mis quoi ?

Je n'ai pas donné suite à la conversation dans la mesure où j'avais écrit des choses censées être personnelles, d'où l’intérêt  de les déposer SOUS son oreiller dans SON lit, endroit où je ne pensais pas qu'un membre de sa famille irait fouiller.
Je lui ai répondu "PETITE BITE ! Voilà ce que j'avais écrit !" puis j'ai raccroché.

Je me suis juré de ne plus jamais faire la fille romantique et surtout, de fréquenter uniquement des hommes rangeant eux-mêmes leur chambre.
Non mais qui demande à sa soeur de ranger sa chambre ? Seriously ?
En exclusivité, le mot de la honte :

Merci pour cette soirée endiablée ! T'es trop mignon quand tu dors ...

J'espère que tu retrouveras ma culotte avant que quelqu'un tombe dessus AHAHAHAHA.

On s'appelle bientôt pour un remake ?

Travaille bien, je laisse les clefs dans ta boîte aux lettres.

BisousBisous 

+ bonus bisous au rouge à lèvres Chanel à 40 balles.


******

Ensuite, nous nous sommes reperdus de vue, puis revus. Et encore reperdus, retrouvés ... pendant des années. Jusqu'à nos non- noces de faïences l'année dernière où par la suite, j'avais décidé de tirer un trait définitif sur mon passé, dont il faisait parti.

Finalement l'année suivante, en mars 2016 donc, j'ai retrouvé la photo de notre rencontre, celle de nous deux jeunes, vierges et innocents. Ça m'a rappelé plein de bons souvenirs que je ne pouvais partager qu'avec lui.
Alors je lui ai envoyé la photo par mail. Le gars avait gardé la même adresse MSN du style "gossbodu75" donc c'était encore plus mignon.
On s'est remémorés des beaux moments et finalement, il m'a invité à dîner pour fêter nos noces d'étain, soit dix ans de non-mariage.
La suite ?

Dans 1 .... 2 .... 6.... 9 ... 10 ans ?


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