Ce jour-là - Merci Facebook





Grâce à Mark et ses nouvelles idées, Facebook me remémore en ce jour de grande chaleur parisienne - oscillant entre envie de suicide et de baignade en plein Champs Elysées - ce cliché posté il y a deux ans.

Analysons cette photo,
Lieu :
- Ancien appartement dans lequel j'ai versé des larmes de fierté lorsque je m'y suis installée. J'ai tellement pleuré la première nuit qu'au réveil je ressemblais à un panda sous ecsta.
Nan j'déconne c'est parce que je n'avais ni télé ni wifi.

Attitude :
- Décontractée, il faisait beau et pourtant nous étions en plein mois de Mai, or chacun sait désormais que l'hiver vient et dure des années.
Le signe *peace* démontre que je suis une fille cool et née dans les années 80 car aujourd’hui la fuck face est de mise et/ou le *majeur en l'air* si vous avez grandi en banlieue et portez des TN.

Style :
- Pastel, mon t-shirt est transparent mais cela ne se voit pas et bien sur est assorti à mon pantalon dans lequel je ne rentre plus entièrement.
Pour info le soir-même j'allais boire du Lambrusco à Paris et laissais mon numéro sur une serviette en papier pensant que le eye-contact avec le serveur fonctionnerait.
J'ai la joie de vous informer que cette histoire s'est soldée par un rencard avorté avec ledit serveur qui, certes, m'a envoyé un message et proposé d'aller boire un verre mais qui ne se rappellerais pas de "laquelle j'étais", or selon moi, un mec souhaitant boire un verre :

- pas loin de chez lui
- avec une fille dont il n'a aucun souvenir physique
- pas loin de chez lui.

n'était pas là pour enfiler des perles mais bien mon séant dont il n'avait je rappelle aucun souvenir.

- Mes sandales fétiches chinées - par là j'entends provenant de Chine - achetées au marché de ma ville donc, et avec lesquelles je dors tellement je les aime, au grand dam de ... personne car je dors seule


Parlons des accessoires ...

La première chose que l'on remarque hormis la ménorah en arrière-plan comprenant des bougies orange telles festoyons Halloween et Hannouka en même temps c'est bel et bien mon chapeau.
Mon chapeau que j'adorais, acheté en bas de la dune du Pilat, juste avant de décéder en la grimpant PAR LE SABLE et non par les marches.
Résumé de ce moment :
- j'ai monté la dune du Pyla
- je suis décédée
- j'ai ressuscité lorsque j'ai aperçu la plage de l'autre côté
- j'ai rejoint la plage
- j'ai bronzé, dormi, fait des selfies ...

... puis quand vint l'hiver le moment de rentrer j'ai demandé à mes copines si elles pouvaient remonter seules et venir me chercher en voiture un peu plus loin, vers les hôtels où je n'avais pas besoin de regrimper la dune et mourir pour de bon.
Elles ont accepté, de toute façon mon cas était désespéré et elles économiseraient 20 bonnes minutes de grimpe sans m'entendre gémir sur le fait que j'allais crever ici, sur le sable chaud tel un coquillard mort et desséché (note de l'auteur : cette phrase n'est en aucun cas la métaphore d'une quelconque partie de mon anatomie).

Mon chapeau adoré m'a finalement été dérobé à Barcelone, dans l'auberge de jeunesse dans laquelle j'ai séjourné quelques mois plus tard, ainsi que mon téléphone portable qui lui aussi a disparu soudainement alors que je prenais un bain de minuit. Mais tout le monde connait cette histoire.

Cheveux :
- Courts et ça m'allait plutôt bien, je suis à deux doigts de ciseau de tout couper et faire partir en touffe toutes ces années d'efforts pour les laisser pousser, mais je m'arrête ici car j'ai entendu quelqu'un dire "qui s'en fout ?".

Dois-je réellement argumenter sur la coque de téléphone ?
Je ne pense pas.


Voilà, c'est tout ça que je vois quand je regarde cette photo.
J'ai hâte que Mark me remémore mes clichés de soirées dans deux ans, pendant que je pouponnerais car j'aurais trouvé l'homme de ma vie et regretterais le temps où je sortais en semaine puis posais trois jours de RTT pour digérer mes mojitos. Le temps de la jeunesse éternelle où tu pensais que lorsque tu disais "nan mais ça ira demain t'inquiètes" ça irait réellement demain.
Celui où quand un mec te disait "ça va?" tu te voyais déjà portant l'anneau trois or de Cartier.
Dans deux ans tout ça sera loin, je serais maman et femme heureuse.
...

J'déconne, je regretterais juste le prix desdits mojitos et serais toujours là à vous raconter ma vie foireuse.



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