Itinéraire d'un chopage



(Premier article sous Macron).

Bon les gars, ayant récupéré la pêche suite à une soirée qui s'est soldée par un chôpage mais également une entorse (aucun rapport l'un avec l'autre), j'ai décidé de vous raconter mon procédé habituel lorsque chôpage il y a.

Cet article mettra en lumière toutes mes actions de femme libre et folle mais j'espère aidera voire rassurera certaines.
Si jamais un de mes mecs passe par là, et bien oui ... j'ai fait tout ça avec toi aussi.

La base de mes soirées, c'est de ne jamais savoir comment elles se termineront réellement.

Soyez assurés que si je donne tout sur le look et l'épilation du SIF je rentrerais absolument ALONE chez moi avec aucun numéro ni mise-à-jour de ma liste masculine.

Par contre, si j'ai juste envie d'aller danser avec Natacha ou juste boire quelques cocktails entre meufs et bien c'est LA, à ce moment précis que l'inattendu prendra vie.
Généralement je sors toujours habillée de la même manière, histoire de confort et de superstition.
Combi noire / salopette et crop top + mes Stan Smith = la base de mon look en soirée. 

Toutes les photos ayant filtrées de ces soirées mondaines m'affichent toujours habillée de la même façon car c'est comme ça, j'aime être à l'aise et me sentir canon dans mes fringues de prédilection.

Je ne calcule jamais les mecs en soirée sauf si j'ai bu plus de deux verres.

À partir de ce moment-là je mets mon radar en route et je parle à tout le monde parce que je suis une fille sympa. Dans le lot se trouvera sûrement ma cible, mais ça je ne le sais pas encore.

Je parle de ma double nationalité, je parle italien et je parle de mes tatouages dont celui qui "ah désolée je peux pas trop en parler ... bon ok, il est sur mon cul".
Je minaude, je fais la meuf, je suis sûrement ivre et je vais tenter un grand écart sous le flash Snapchat de Natacha. Dix fois sur dix je ne saurais toujours pas le faire mais je ne désespère pas.
Les followers de Natacha non plus.

Si j'ai de la chance on va m'offrir un verre, mais c'est très rare. Qui dit femme indépendante dit mec radin.
Un mec préfère offrir une clope qu'un mojito, c'est comme ça.
J'ai arrêté de fumer, c'est super.

J'ai bien bu, mais suis toujours maîtresse de moi-même. Dans l'idéal et l'accoutumée j'ai sûrement sympathisé avec un pote d'une de mes copines. Le réseau y'a que ça de vrai les gars.

Le bar ferme, soit on va ailleurs mais généralement je vais chez l'ami qui accepte gentiment de m'héberger car j'ai soit mis mon appart sur Airbnb pour me payer des cocktails (CQFD), soit pas envie de payer 30€ d'Uber after drink, et ce, pour l'unique raison d'épargner au chauffeur un arrêt warning sur l'autoroute pour que je vomisse mes 50 € de cocktails.

Si je veux continuer d'être une femme indépendante qui veut quand même claquer 30 balles de taxi, j'invite parfois ledit mec chez moi sans lui dire que je vis ... à 30 kilomètres de Paris.

La banlieue c'est le feu.

Habituellement, lorsque le chauffeur dit "*******" c'est ça ? (j'allais pas vous mettre ma ville, bande de tarés), si mon mec n'est pas trop bourré il répond "hein ??? OU ????" et je lui réponds "nan mais ta gueule aime moi" et je fais signe au chauffeur de démarrer fissa avant que le mec ne change d'avis.

Je m'embrouille dans la voiture car NON C'EST PAS LA CAMPAGNE / OUI J'AI LE WIFI et finalement quand on arrive le mec est bien content d'être dans mon appart de folie.

On arrive chez moi, ou chez lui ça dépend du projet de soirée.
Si on est chez moi je cache évidemment ma gaine qui sèche dans la salle de bain et mes trucs de meuf fragile.

Je tente évidemment de planquer mes livres de développement personnel type "ne plus se faire manipuler par un pervers narcissique" - "aimez-vous et les hommes vous aimeront" - "perdre 20 kg avant l'été" ou encore "non vous n'êtes pas une fille facile mais une fille libre et digne(le dernier ouvrage est de moi, mais je ne l'ai pas encore écrit sur papier. Juste dans ma tête).

Si nous sommes chez lui je fais genre d'aller aux toilettes pour vérifier l'état des chiottes car me connaissant, si j'ai bu trop de vodka il se pourrait que j'aille CENSURED pendant que le mec ronflera.

Je m'assure donc que le gars a bien du papier car je n'ai aucune envie de réitérer l'expérience d'aller chez un mec qui n'a ni PQ ni mouchoirs.
(cette histoire vous sera contée après ma mort).

BON. Nous sommes là, mignons mais éméchés, presque amants mais inconnus, en chien mais aux yeux de loup, donc on met de la musique ou on boit un dernier verre. Si je mets FAUVE, je ne réponds plus de rien.

Au bout d'un moment ... l'ambiance change et arrive ce qui devait arriver ... L'IMPACT.

Là, deux cas de figure.


T'en as ?

1) oui = IMPACT IMMINENT

2) non mais t'inquiètes = DÉPART IMMINENT.
Tout le monde a capté ? Bien.

BLABLABLA BOUM BOUM - Ok cimer on dort.

ET LA ... j'entre en scène.

Milieu de la nuit journée, l'alcool se fait sentir, je me lève discrètement pour aller aux toilettes.

Je prie pour qu'il ne se réveille pas. Ouf, il dort toujours.
Je me recouche, je fais dépasser mes fesses légèrement de la couette, juste assez pour qu'il voit ma Tour Eiffel mais pas entièrement non plus pour qu'il ne voit pas ma peau d'orange de pêche.

Je prends un selfie de moi *pouce en l'air* avec ma touffe en friche (je parle de mes cheveux - la plupart du temps) et du dos de mon mec qui ronfle, puis je l'envoie à Natacha.

Ce cliché ou plutôt ces clichés qui inondent nos historiques téléphoniques signifient tout simplement :
- HIGH FIVE MEUF, J'AI PECHO !

Au taquet elle me répondra direct "AHAHAHA appelle-moi direct quand tu te lèves".

J'arrive pas à me rendormir au vu de sa respiration extrêmement bruyante car tout se passe bien pour lui merci beaucoup.
C'est donc à ce moment-là que je le prends en photo, histoire d'avoir un souvenir.
Note de l'auteur : si jamais un jour de mauvaise fortune, un mec tombe sur mon dossier "MECS" du PC, il y a de fortes chances pour que je finisse dans la rubrique faits divers.

Mais tout le monde fait ça non ?

Au bout de plusieurs heures le mec se lève enfin. Le moment malaisant et timide se fait ressentir. Qu'est ce qu'on va bien pouvoir se dire ? Surtout quand on s'est vus à poils et autres attributs évidents les heures précédentes.
- Salut, bien dormi, oui, merci, café ? Non merci = toujours refuser le café.

Pourquoi ? A jeun, lendemain de soirée alcoolisée + café = GROS GROS PROBLÈMES DONT TU NE VEUX PAS QU'IL SOIT TÉMOIN.
#intestinsfragiles.

Le mec se barre ---> j'appelle Natacha.
Je me barre --- > j'appelle Natacha sur le chemin.

Debrief de meufs et de détails croustillants pour toujours finir de la même façon "on verra bien / ne nous emballons pas / à voir".

Et là, c'est la partie la plus relou.

Généralement je donne mon numéro aux mecs, mais je ne prends pas le leur. Pourquoi ?
Pour éviter de les appeler les 20 minutes suivantes pour leur dire :

- ON SE REVOIT QUAND ?
- TU M'AIMES ?
- PARCE QUE MOI  JE T'AIME

- ON SE VOIT CE SOIR ?
- DEMAIN ?

- TOUTE LA VIE ?
- ÉPOUSE MOI
- JE T'AIME PUTAIN !!!

Donc j'attends qu'eux m'appellent afin de ne pas leur montrer (tout de suite) mon côté psychopathe et légèrement trop passionnée. Voire excessive. Voir compulsive. Bref, vous avez saisi l'idée.


....


....


J'attends.

J'envoie un message à Natacha pour lui dire qu'il ne m'a pas rappelé, elle me répond que ça fait seulement 15 minutes. Ah d'accord.
J'attends ... j'appelle toutes mes copines pour leur raconter. J'attends toujours.

+ 24h00
- des nouvelles ?
- est-ce-que je t'ai appelé en hurlant "IL M'A APPELÉ !!!!!!!!!!" ?
- non
- alors c'est que non.

Je stalke le mec, je trouve son Facebook -- > rien d’intéressant.
Je stalke sa vie, son adresse, son groupe sanguin, la date de sa communion et le nom de jeune fille de sa mère. J'hésite à l'appeler pour lui dire que sa progéniture n'est qu'un petit fils de pute qui ne me rappelle pas mais je me ravise. Rester digne. Toujours.

+ 48h00.


- il t'as appelé ?
- *smiley fuck*
- *smiley désolée* 

+ 72h00

Je dors toute la journée pour oublier. Natacha ne m'écrit plus car elle sait que dans ces moments-là il faut me laisser déprimer et manger des corn flakes bio dans mon lit. Ça fait plein de miettes c'est relou.

Je regarde un film. Deux films. Trois films. L'intégralité des saisons de Game of Thrones.
Il n'appelle toujours pas.

Je m'interroge sur moi-même ...
Ma t-il entendu aller aux toilettes ? Ai-je donné le bon numéro ? N'étais-je pas trop bourrée pour être prise au sérieux ? Mon épilation foireuse l'a t-elle-fait fuir ? Il n'aime pas FAUVE ?

Il n'appelle toujours pas.

+ 4 jours.

Ma vie c'est de la merde. Je vais finir seule à regarder encore et encore des séries américaines en VF en fantasmant sur le mec qui finit avec le canon tandis que mon canon à moi est désormais sec et enterré.

Nique ma life. Nique mon existence.

AH ON M'APPELLE !

-  allo ma chérie ?
- oui maman ...
- ça va ?
- OUI CA VA POURQUOI ? T'ES OBLIGÉE DE ME DÉRANGER EN PLEIN BOULOT LA ? ON PEUT PAS ÊTRE PEINARD CHEZ SOI SÉRIEUX ???? MAIS MERDE A LA FIN C'EST QUOI VOTRE PROBLÈME ---> je me défoule sur ma mère.

Elle raccroche. Je m'en veux, je lui envoie un message "je t'aime, pardon". Le message ne passe pas. OH PUTAIN J'AI PAS DE RÉSEAU !!

J'éteins mon téléphone puis le rallume, je reste près de la fenêtre en mode paratonnerre pour capter le réseau. J'ai plus de batterie. Je branche mon chargeur. J'essaye de me coller à la la fenêtre mais le chargeur est trop court.
J'appelle SFR en leur disant d'aller se faire enculer eux et leur fibre à la con.
"Hervé" me répond "pa di proublème Madmoizelle Chame-poni, le réseau viendra bientôt rivenir".

Je pourris leur page Facebook.


+ Une semaine

Au fond de mon trou du cul. J'appelle Natacha en FaceTime, elle voit mes cheveux, elle comprend "il ne te mérite pas" - mmmmm. Natach ? - Oui ? - File moi son numéro stp. T'es ... sure ? Oui.

+ 9 jours


- Il t'as rép ... ?
- NAN !!!
- On sort samedi ? 
- Grave.

Et samedi on sort.

Ect. 

Je n'ai jamais dit qu'il y avait une fin heureuse à cet article.


13 commentaires