Le dernier article sous François Hollande

© HEIS. Anaïs Volpé

Qui ne parlera pas - ou peu -  de nos élections présidentielles, l'actualité se suffisant à tout commentaire.
Pour celles et ceux ne l'avaient pas remarqué, je n'ai d'ailleurs fait aucun commentaire durant ces tours présidentiels. Bien que si vous me connaissez et ayant déjà pris parti par le passé - ou plutôt contre un parti - j'ai décidé cette année de ne pas en parler sur le blog et les réseaux sociaux.
Pourquoi ? Parce que les avis de chacun ont déjà bien trop inondés nos quotidiens et bien que nous soyons dans un pays libre d'expression, ils m'ont tous saoulé.
A quel moment je peux me poser calmement pour réfléchir si je suis assaillie par les avis et commentaires du monde entier ?
Ma prof d'éducation civique, que mon entourage reconnaîtra à ces paroles sages, nous a appris que le vote était quelque chose de personnel et qu'il ne regardait que nous. Entre-temps Mark Zuckenberg a fait fortune et tout est parti en couille.
Votez pour qui vous voulez, mais votez.
Ne votez pas si ça vous chante, je n'ai de leçons à donner à personne. Mais faites le bon choix et réfléchissez bien. Pensez à nos enfants putain !

C'était la tribune politique de Mona Champaign merci beaucoup !

Ça fait trois mois maintenant que j'ai quitté mon boulot et que je vis ce que j'appelle désormais "ma nouvelle vie" qui contrairement à ce que j'ai pensé naïvement n'est pas un long fleuve tranquille Maurice.
Lorsque j'ai su ma date de libération, j'ai booké plein de weekends et de voyages, chose dont on n'a malheureusement pas le temps lorsque l'on bosse, le temps de partir en vacances quand on veut.
J'avais la chance d'avoir quelques sous de côté qui m'ont successivement permis de partir en Suisse, à Bruxelles puis au Portugal,
Si je ne devais dire que quelques mots sur chacun de mes périples je dirais :

- Genève et ses alentours, ou comment gravir le Mont Salève sur un chemin verglacé de haut en bas alors que nous étions en bas, dans une robe courte et des bottines de ville.
Bilan : chutes enchaînées et enneigées, des vidéos magiques et une vue magnifique.
Gloire à la meringue double crème et aux bains de la Gruyère.

  

- Bruxelles : moi qui n'aimait pas la bière j'ai pu me délecter de toutes les bières aux fruits que proposait la ville et j'en achète depuis régulièrement pour mon propre plaisir.
Gros kiff de siroter m bière framboise devant Grey's Anatomy.
Bilan : - mais tu les bois pas seule, si ? - bah si pourquoi ? 





 - Lisbonne : premières vraies vacances depuis longtemps, et avec ma très chère mère.
Une ville merveilleuse, des gens trop sympas, des "hola meu amooooooor" toute la day (était-ce parce que j'avais décidé de porter des mini shorts en toutes circonstances ? Surtout si la circonstance était de 12 degrés ? Certainement).
Beaux paysages, bonne bouffe, et tout cela à un prix très abordable.
Bilan : je suis rentrée en France avec un côté plus court que l'autre pour cause de coiffeur au style très personnel et j'ai matché avec à peu près 45 Joao sur tinder.



 

Bon, après toutes ces réjouissances il faut bien être honnête ... les gars j'ai fait ce qu'on appelle une petite dépression. OKLM
C'est arrivé d'un coup, comme ça et ça a duré quelque temps. Je ne dormais plus, je pleurais toutes les nuits, je ne voyais personne et restais cloîtrée dans le noir H24.
Pourquoi : Dieu seul le sait.
Je pense que le contre-coup d'arrêter de travailler, de voir moins de monde, d'avoir moins d'amis, moins d'argent mais plus de temps pour le passer ... seule, et bien un matin tout a pété.
Moi qui pleure rarement je pleurais toute la journée sans savoir pourquoi, du coup je me sentais ridicule, du coup je pleurais encore plus. AMBIANCE !
Je suis devenue insomniaque alors que je suis une vraie marmotte, du coup la journée j'étais épuisée et je ne dormais finalement quelques heures par-ci, par-là.
Le reste du temps j'étais sur Facebook à voir ce que les autres faisaient et pour lequel je n'étais pas conviée.
Les gens continuent leur vie et c'est normal. Y'en a juste qui ont oublié que je faisais aussi partie de la leur.
La déception est un sentiment que je déteste, Être en colère, vénère, être fâché, faire la gueule etc c'est normal, ça passe, mais la déception, pour moi qui suis une italienne scorpion rancunière, il n'y a rien de pire.
Et puis un jour tu réalises que tu es quand même bien entourée malgré tout, que la seule personne sur terre à qui tu peux envoyer "ça va pas, faut qu'on se voit", a été, est, et sera toujours là et que t'as des potes super, même si t'en a perdu certains dans la bataille de ta nouvelle vie.
A ceux-là je dis : je vais bien, ne vous en faites pas !

Comme j'étais déprimée et sans argent, je suis moins sortie. Comme je suis moins sortie il m'est arrivée moins de choses, bien que j'ai quand même eu le time de dater avec un mec de 5 ans de moins que moi et ça c'était plutôt cool.
Ne vous emballez pas, le mec a perdu ses couilles au moment où il comprit qu'il pourrait éventuellement s'en servir.

Ai-je réellement eu le time de le relancer ? Je ne pense pas. Je n'ai clairement PAS son temps.

Entre toute cette vie fascinante : un moment de grâce.
J'ai eu l'immense chance de voir le film HEIS qui est toujours en salle au Luminor, à Paris.
7€ la place de ciné c'est moins cher qu'à UGC et mieux qu'un fucking film à l'américaine.
Pour les autres, soyez connectés, l'équipe vient d'entamer une tournée en France pour présenter leur film un peu partout.


Vous connaissez l'histoire de la fille qui fait un film toute seule, totally alone, sans moyens, sans sponsors, sans distributeurs, à la force de son coeur et de sa volonté ?
Qui en plus est le personnage principal du film et prends le temps d'aller boire un verre avec toi après la projection et qui EN PLUS est hyper sympa, trop mignonne et putain mais trop talentueuse ?!
Va voir HEIS, pour ton plaisir, pour le film magnifique que c'est, pour Matthieu Longatte qui ne gueule pas pour changer (aka Bonjour Tristesse pour ceux qui l'ignorent - j'ai le bras long frère), pour la poésie du film, pour la façon de filmer à la Xavier Dolan - mais en mieux - parce que les sujets abordés m'ont pris aux tripes tellement que c'était juste et qu'on en parlait pas assez.
Que faire un film sans moyens et y arriver, c'est un truc de OUF et que soutenir le génie du cinéma ça n'a pas de prix, ou si, juste 7€.

✲✲✲

Sinon je suis sortie l'autre soir pour fêter l'anniversaire du mec de ma Natacha non méconnue-et-que-j'aime-d'amour-fou et c'était SUPER.
(PUTAIN Y'A UN MARIAGE DANS MA RUE COMMENT JE M'EN BALEC DE VOTRE BONHEUR ET VOS KLAXONS BANDE DE GROS SHLAGUES QUE VOUS ÊTES). Pardon.

Tellement super que je ne me suis pas aperçue sur le moment que je m'étais pétée le yep. Je me souviens avoir sauté du podium qui devait faire environ 5 cm, d'avoir la cheville qui a vacillé, d'avoir fait "aïe", d'avoir bu une vodka shweppes et continuer de danser toute la nuit.
Le lendemain, 14h30, en posant le pied par terre pour aller aux toilettes, j'ai constaté que :
1) je ne pouvais pas marcher
2) mon pied était très bleu
3) mon pied était gonflé.

Bilan : rentrer chez soi en transport et attendre 25 minutes entre chaque train (je devais en prendre deux), monter des marches, descendre des marches, passer des tourniquets, prendre un bus, rentrer chez soi, se changer, ressortir pour aller chez le médecin, attendre chez le médecin, être reçue par le médecin qui m'a demandé pourquoi je n'étais pas venue plus tôt, que c'était assez ... bleu et à qui j'ai répondu dans la plus grande décontraction :

- parce que je dansais le rock bébé !

Il m'a dit "attelle pendant trois semaines", j'ai répondu "j'ai réellement une tête à porter une attelle ?", il a rétorqué "sinon plâtre",  je porte donc désormais une attelle.

Pour faire simple ; des hauts, des bas, du sport, des smoothies, des rencards foireux comme je les aime, des hommes foireux comme je les aime moins, des rencontres, des abdos, des découverts et des lettres du CIC, des allers-retours chez sa mère quand je mets mon appart sur Airbnb, des amis en or qui m'ont offert un café, un orangina (OUI JE PARLE DE TOI MATKA BABY), un resto, un ticket de métro, un cocktail, leur amitié sans failles : je vous aime d'un amour puissant.


Mona, une nouvelle vie en dents de scie, mais qui signifie qu'elle est bien vivante.
(réplique volée à Vincent CASSEL dans "Mon roi" de Maïwenn)

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