Un jeudi soir banal dans ma vie pas banale


Mes semaines sont bien chargées en ce moment.
Entre les cours, les entretiens pour mon stage, les projets, l'écriture, les mecs qui me cassent la tête, le coeur et les couilles, ma famille de taré et mes amis du love : je suis on ne peut plus busy.

Mais j'aime ma vie, même si je roule à 100 à l'heure et que je n'ai pas le permis.
J'aime les nouvelles aventures que m'offre chaque nouveau réveil et j'aime l'imprévu.
Mais y'a quand même des limites.

Ce jeudi j'étais en cours de marketing toute la journée. J'avais peu dormi car pas dormi chez moi, me régalant d'un walk of shame pyjama sans soutif assumé dès 7h00 pour rentrer chez ma mère prendre une douche et me préparer.

Elle m'a entendu, elle m'a dit "Mona c'est toi ?" j'avais envie de répondre "non c'est le voisin" mais je me suis abstenue. Elle m'a regardé, j'avais les cheveux gras de la mort et j'étais gelée par le froid,

- t'as pris ta douche ?
- regarde ma face ...
- tu aurais dû parce qu'il n'y a pas d'eau chaude. Bonne journée !

J'ai honnêtement hésité à retourner chez le mec pour me doucher puis je me suis souvenue que j'étais une fille cool et détachée donc je me suis lavée à l'eau froide, tout en traitant de gros FDP le bailleur de ma mère qui ne respecte rien ni personne pour couper l'eau chaude un jeudi matin d'hiver froid.

Par contre, mes camarades de classe ont vanté les mérites de mes cheveux brillants et soyeux lavés à l'eau gelée.
Toujours positiver dans la vie. Surtout quand il s'agit de mes cheveux.

La journée ne passait pas, je suis rentrée chez moi le midi pour ranger mon appart car j'avais eu une Airbnb la veille et j'avais à peine15 minutes pour déjeuner.
Je n'avais que des pâtes et de l'huile, God Bless les aromates.

Je suis arrivée en retard l'après-midi, du persil encore dans les dents et je ne sais pas comment j'ai survécu à cette journée.
Ah si je me souviens, j'ai cherché des polonais pour casser la gueule de mon ex sur Google.

17h00, fin des cours, j'ai couru prendre le bus parce que j'avais rendez-vous chez ma copine esthéticienne.
Pendant qu'elle retirait la cire de mon SIF nous parlions des vrais sujets de notre société.

C'est à dire Tinder et les gorges profondes sans les mains.

Ah ah ah.
Ah ah.
Ah.

Plus légère du pussy et toujours en speed, j'ai repris le bus pour déposer mon ordi chez moi et étendre ma machine car j'avais un dîner ensuite. Aucune envie de me faire voler mon PC parce que je me serai endormie d'épuisement comme une merde dans le RER.
J'ai déposé mes affaires, j'ai étendu mes draps, j'ai rapidement lu le mot que ma Airbnb m'avait laissé et je suis repartie prendre mon train.

Ma soirée était top, même si le chien de ma copine aime faire l'amour à son couffin mais là n'est pas le sujet.
Christine Boutin aime aussi faire l'amour à son couffin.
...

...

Vous avez compris ma blague ? Putain j'me kiffe (*kiss my hand*).


23h00, je rentre chez moi le coeur plein et l'estomac au bord des chiottes parce que je me suis goinfrée de M&MS. Comme je ne mange plus de sucreries, dès que j'avale un Kinder j'ai le bide retourné.
Oui mes histoires de transit sont intéressantes ne bougez pas.

Bref, j'ai marché vers l'arrêt de bus, j'ai couru pour avoir le bus, j'ai pris le bus et arrivée à la gare SURPRIIIISED : pas de RER.
J'ai commandé un Uber qui évidemment perdu et lorsqu'il est enfin arrivé et je suis montée dans la voiture j'ai perdu l'usage de mes nasaux.
J'ai failli demander au mec s'il avait fait une séance de crossfit avant d'arriver teeeeellement ça puait la transpi dans la caisse. Un truc de fou malade.

20 longues minutes d'apnée plus tard, j'arrivais enfin chez moi.
Thé détox de la nuit, étendage de la nouvelle machine, démaquillage, pyjamage : j'étais au max.

Je me suis enfin couchée, il était minuit passé, j'étais totalement KO, j'ai fait un dernier tour sur les réseaux sociaux des fois que j'ai manqué un truc de ouf (non) et j'allais éteindre mon téléphone lorsque j'ai reçu un message d'un mec.
Un mec vraiment mignon.
Qui m'a mis trois plans.
Mais un mec que je chine depuis quelque temps déjà.
Mec qui était en route vers chez moi.

Ok super. Il se faisait pas chier le gars ! J'étais en pyj posée décontractée prête à m'endormir et le mec débarquait nooooormal comme si j'étais à sa disposition et que j'allais l'accueillir dans mon lit et autres le plus calmement du monde.
No culot quoi. Le mec a cru que sa life c'était ça.
...

...

Évidemment que je me suis levée pour mettre une culotte sexy et que je l'ai attendu en position du poney sur mon tapis aztèque.
Sauf qu'à peine j'avais posé les genoux à terre qu'une ombre noire me fit sursauter.

OH PUTAIN D'SA MÈRE !! Une araignée géante, une mygale, Maétika dans mon salon.
J'avais oublié que sur son mot laissé, ma Airbnb m'avait écrit un truc du genre "biggest spider I never seen of my life" un truc du genre.

Qu'on soit clairs les gars, je n'ai pas peur des araignées et je refuse de les tuer.
Sauf que là, c'était elle qui allait me tuer.

J'ai appelé le mec qui était en route, il m'a dit "parfait, je la tue et on dort" et dans ma tête j'ai pensé "heu genre je t'attends le cul en l'air pour dormir" mais j'étais trop occupée à pas niquer, heu paniquer pour réagir.

J'étais assise sur mon lit, toutes lumières allumées et j'observais Maétika faire sa petite life de spider tandis que je suais la peur dans mon string trop petit.
Le mec n'arrivait pas.

Je ne la quittais pas des yeux parce que j'avais peur de ne plus la retrouver et devoir mettre le feu à mon appartement pour m'en débarrasser.
Le mec n'arrivait toujours pas.

Elle bougeait, allant de mon salon à la cuisine, du rideau à mon canapé, du salon à ... ma chambre.
Le mec n'était toujours pas là.

Je changeais de place en hurlant à chaque pas de pattes, envoyant des menaces de mort au mec qui était censé me sauver et qui n'était toujours pas arrivé.

 


Au bout d'une heure, fatiguée, épuisée, apeurée et les poils restants hérissés, j'ai décidé qu'il était temps ... de la tuer.

Je ne pouvais pas l'attraper et la faire sortir, ni la laisser au-dessus de ma tête.
J'ai donc été chercher mon balai ... avec beaucoup de remords et j'ai mis 5 minutes à me concentrer et ne plus trembler pour mettre le premier coup.
J'ai failli pleurer. Que Dieu me pardonne ...


OH PUTAIN ELLE N'ÉTAIT PAS MORTE.

Je l'ai re-poursuivi, j'ai remis un coup de balai en pleurant.
Que le maitre des araignées me pardonne ...



OH PUTAIN ELLE BOUGEAIT ENCORE.

Les gars, je vous épargne ce loooong moment malaisant, j'ai eu beau lui mettre onze coups de balai elle était toujours vivante. Immortelle l'araignée.
Elle s'est finalement posée juste au-dessus de mon lit, près de ma tête quand je dors et moi je pleurais tout en haïssant le mec qui n'était pas là et ne répondait plus.

Il m'a finalement rappelé, l'araignée ne bougeait plus et était visiblement hyper bien là où elle était.
Moi absolument pas et la dentelle de mon string commençait à m'irriter le séant sur lequel je n'avais plus aucun poil.

Le mec s'était-il réellement fait arrêter par la Police alors qu'il conduisait sans permis pour venir me rejoindre ? Absolument.

Avait-il bu ce bouffon de sa race ? Tout à fait.

Avait-il certaines choses en sa possession ramenées d'Amsterdam et non, je ne parle pas de tulipes ?
Forcément.

Me suis-je réellement dit à ce moment-là : "mais pourquoi ? POURQUOI je me fourre toujours dans des histoires rocambolesques et/ou dans des mecs boiteux" ?
SANS BLAGUE.

La suite et fin est simple : le mec m'a proposé de (re)prendre un Uber pour le rejoindre chez sa mère et je lui ai répondu que mon appartement - aussi infesté de mygales soit-il - était beaucoup plus adéquat dans la mesure où je vivais seule, près de mon boulot et surtout que MAIS NIQUE TOI MON GARS !

J'ai finalement aspiré l'araignée avec mon aspirateur, tenant aussi mon balai fermement dans l'autre main, debout sur mon lit, sur la pointe des pieds, le string avalé dans mon trou du cul sans poils, en insultant le monde et les océans * chialant en même temps*.
Dommage qu'il n'y avait pas de paparazzi y'avait moyen de se faire de l'oseille les gars.

J'avais mis dix minutes à me lancer, je l'ai aspiré sous un énorme bruit de bête rentrant dans un tuyau puis j'ai jeté l'aspirateur hors de chez moi.
Il a atterri dans un ramdam de ouf sur la porte de la voisine, j'ai fermé rapidement la mienne et j'ai été pleurer d'épuisement dans mon lit.

Le mec ne viendrait pas, j'avais tué une araignée, il était 3h00 du matin et j'étais lonely so lonely.

Ce matin, en me levant j'ai ouvert ma porte, salué le Monsieur du ménage qui passait la serpillère dans le hall, n'ai pas réagi à son expression gênée puis me suis souvenue que j'avais un crop top blanc sous lequel mes tétons saluaient le monde et mon piercing au nombril apparent.
J'ai ramassé mon aspirateur - avec précaution au cas où l'araignée me saute à la gueule - j'ai mis un mot dessus, lui ai dit adieu petit aspi et j'ai claqué la porte avant de me faire mon thé detox morning.

Sérieusement ? Un jeudi banal pour Mona.

 


EDIT 

Samedi 2 décembre 2017

Ce matin à 10h00 ma voisine a sonné chez moi parce qu'elle en avait marre de "se prendre les pieds dans mon aspirateur tous les jours", parce que OUI l'aspirateur n'avait pas bougé depuis cette fameuse soirée et était toujours devant ma porte, dans le couloir.
J'ai donc du rentrer ledit objet à la demande de ma voisine qui ne sait pas enjamber des aspirateurs mais là n'est pas le sujet.

Midi, je décide de faire mon rangement, mon ménage etc tout en prenant soit AU CAS OU, de toujours mettre le tuyau de l'aspi contre le sol, sait-on jamais.

16h00, je remets mon tapis, je regarde mon appart tout beau et ... l'araignée était là.
Sur le mur.
OKLM.
Normal.
Bisous.
Sa mère.

🕷


Elle a survécu aux 11 coups de balai, à l'aspiration, aux TROIS semaines dehors dans l'aspirateur puis et ressortie tranquillou se remettre contre le mur.

A l'heure où je vous parle elle est toujours là.
Adieu.

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