Que faire de la brosse à dents de votre ex ?

Inutile de préciser qui est cet adorable enfant au sourire ravageur

Je me souviens, il y a plusieurs années, alors que j'étais fan de Nelly pensant réellement qu'un jour un mec avec un pansement collé sur la tronche viendrait me déclarer sa flamme dans une soirée hip-hop près d'une piscine, une de mes copines apprenait que son mec avait essayer de choper sa pote.

Les mecs n'ayant toujours pas capté que les filles se parlaient entre-elles, ma copine décidait de ne rien dire et d'attendre que son mec fasse le déplacement jusqu'à chez elle pour lui dire "espèce de gros FDP, va bien te faire cuire le cul et rentre chez ta mère".

Est-ce-que j'étais présente lorsqu'elle lui a dit ? Absolument.
Est-ce-que le mec est reparti la queue entre les jambes - en oubliant sa brosse à dents chez ma copine - ? Tout à fait.

Le fait est qu'après son départ, on a nettoyé la cage d'escaliers avec sa brosse à dents en se marrant comme des dindes. A l'époque, il n'y avait pas Snapchat et c'était fort dommage car ça aurait été la grosse marade de lui envoyer une photo de sa brosse pleine de mouches mortes et de poussière dégueulasse, le tout ponctué par une photo de nous lui faisant un gros doigt.

Pour la petite histoire, peu de temps après je me suis faite passer pour une voyante sur MSN auprès de lui - le début de l'espionnage 2.0 - en narrant l'hypothèse probable qu'il avait fait beaucoup de mal dans sa vie à une grande blonde, ce à quoi il acquiesçait vu que les mecs sont des bouffons et que personne n'aurait imaginé un seul instant qu'une ado de 16 ans puisse se faire passer pour un devin parce que c'était un vrai truc de psychopathe.
Un peu comme quand j'envoyais des photos d'Avril Lavigne aux mecs sur Skyrock en disant que c'était moi et qu'ils me répondait "whao té tro bel ^^".

J'ai toujours eu la mythomanie en moi, j'y excelle c'est inné.

Bref, il y a quelques temps j'ai eu un amoureux. Pas hyper longtemps mais un vrai amoureux et ça faisait bien plaisir.
Je n'en ai pas parlé sur le blog pour éviter toute chkoumoune et parce que je parle de mes histoires de cul de merde de nuit d'amour uniquement lorsque celles-ci sont terminées afin de ne pas me porter la poisse.

Vous me direz, je fais ça à chaque fois et je ne suis toujours pas mariée, je devrais peut-être penser à changer de méthode.

Quoi qu'il en soit j'ai roucoulé quelque temps, assez longtemps pour que le mec s'achète une brosse à dents à laisser chez moi mais pas assez pour le présenter à ma mère.

Ce mec était dingue de moi, sans déconner. 
Et moi ça me faisait flipper, sans déconner.
D'habitude c'est moi la folle. Celle qui signe déjà avec le nom de famille du mec rencontré une heure auparavant, qui imagine déjà les vacances d'été et les photos insta qui vont avec, qui fait un devis pour les faire-part de mariage, a trouvé le prénom de nos enfants et la ville où on fêtera nos noces d'or.
Mais ça, c'est surtout dans ma tête.

Dans la réalité je suis tellement névrosée et handicapée des sentiments que même un mec dont je suis dingue et folle amoureuse je ne lui dirait jamais.

Là j'étais tombée sur un mec plus dingue que moi, celui qui après un rencard (et autres) me proposait qu'on s'installe ensemble.
Dans les faits, un mec fou amoureux qui n'a pas le time de niaiser c'est totalement ma came.
Dans la réalité il me faisait flipper car tout ça semblait "trop" pour être sincère.
Pourtant, il ne lâchait pas l'affaire, était toujours aussi impliqué, mignon, amoureux et venait me voir souvent quitte à se taper des missions le lendemain pour aller bosser, même pour quelques heures.
Juste pour passer du temps avec moi.

Petit à petit je me suis détendue et j'ai commencé à profiter de ce mec fou de moi.
Parce que ça faisait quand même plaisir et qu'à un moment donné il fallait arrêter les conneries et profiter des opportunités que la vie nous réserve. Surtout quand l'opportunité est folle amoureuse de moi.

Tout se passait plutôt bien lorsque je ne pétais pas un câble mais le mec étant fou de moi (je vous l'ai dit ?) il adorait mon côté tarée italienne au caractère bien trempé.
Une perle en somme.

Bon les gars, vous vous doutez bien que si je vous en parle il y a eu une couille (voire deux) dans la carbonara.

Le fait est que ce mec aussi amoureux soit-il, était aussi influençable que ton pote qui voulait voter pour Hamon et s'est finalement rangé chez Marine.
Et lorsqu'il m'a présenté son pote archi blindé mais archi con, la couille s'est vite imposée.

J'ai oublié de préciser à l'assemblée que mon mec fou avait une situation plutôt confortable.
Du genre "tu fais quoi ce week-end ? - je vais boire un verre avec mes potes à Répu et toi ? - je vais au congrès Ferrari en Allemagne, comme ça je fais rouler ma voiture - ok bisous".
Ce genre-là.

Le genre qui te dit qu'il dîne au Costes tandis que tu prends le menu enfant au Mcdo.

Mon mec avait de la tune mais trainait avec un mec encore plus friqué que lui avec qui le courant n'est pas du tout - du tout - passé.
On s'est rencontrés dans un resto du 8ème alors que nous sortions du ciné. Quand nous sommes arrivés le mec était avec sa maitresse d'Europe de l'est - grosse ambiance du cliché de gros boloss.

Il n'y avait qu'eux dans le resto, resté ouvert que pour lui, sa Porsche garée devant la terrasse et surveillée par trois mecs à temps complet et son portefeuille Louis Vuitton posé sur la table à côté d'une bouteille de champagne équivalent à ma taxe d'habitation.
Il aurait pu être très sympa, mais non.

Il était tellement con qu'à chaque fois qu'il feintait de s’intéresser à moi mon visage répondait "t'es trop con" avant même de rebondir sur sa question.
Il était 2h00 du mat passé, j'avais froid, je me faisais chier parce que mon mec et l'autre trou du cul ne parlaient que business parce que ÉVIDEMMENT ils étaient associés / BFF / meilleurs amis de Paname / de soirées / de boîte / de salle de sport et probablement d'enfilage anal mais là n'est pas le sujet.

Quand nous sommes finalement rentrés, j'étais énervée et congelée alors quand mon mec m'a demandé comment je trouvais son pote, mon regard n'a pas menti.

Je vous la fais courte, deux jours après mon mec pétait un câble au téléphone en me hurlant de "rester à  ma place, qu'il était un businessman, que j'avais trop cru que j'étais sa patronne, que la dernière fois qu'il avait bossé pour quelqu'un il avait 20 ans, qu'il n'avait pas mon temps parce que c'était un mec qui pesait, qu'il était dans le business et que sur ce : bonne soirée Mona" avant de me raccrocher à la gueule.
Je ne l'ai jamais rappelé.
Le mec était certes fou de moi mais surtout fou influençable et à en entendre sa façon de me parler - totalement inédite pour ne pas dire gros fdp - j'ai vite compris qu'il s'était fait retourner le cerveau par son pote en carton.

Avais-je réellement le temps de le rappeler pour pleurer :"ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s'oublier qui s'enfuit déjà, oublier le temps, des malentendus ..." ? Je ne crois pas.

La raison de cette dispute téléphonique en mode volte-face ? Mon mec qui likait des photos de meufs à poils sur les réseaux et moi, stalkeuse professionnelle confirmée à qui on ne peut rien cacher qui avait moyennement apprécié sa méthode de communication 2.0.

On pourrait se dire que liker des photos de meufs à poils sur Instagram n'est pas "si" dramatique que ça dans la mesure où ce n'est que du virtuel.
Par contre, un mec qui me manque de respect et me demande de "rester à ma place" ne mérite en aucun cas mon temps, ni mon attention.

La - grosse - déception passée, je me suis dit que c'était un mal pour un bien car soit le mec avait montré son vrai visage auquel cas : ciao bambino ! soit il s'était vraiment fait influencer par son pote qui avait clairement compris que lui et moi ça allait être compliqué et que j'allais accaparer son poulain tandis qu'il continuerait de se taper des putes russes.
Dans les deux cas le résultat était le même : je n'avais pas le temps.

Les semaines ont passé et un jour je me suis souvenue que j'avais toujours sa brosse à dents dans ma salle de bain.

Je ne savais pas quoi en faire, je n'avais pas envie de la jeter, pas envie qu'il vienne la récupérer et surtout, aucune envie de lui envoyer par la poste avec m'être enfoncée ladite brosse dans un endroit obscur et profond par pure vengeance et - sans doute - gros problèmes mentaux.

Le temps a passé et je n'arrêtais pas de me demander "mais qu'est ce que je vais faire de sa brosse à dents ?" qui était un signe évident qu'il avait été là, amoureux avec ses chicots bien blanches et qu'il ne l'était plus.

Finalement un jour ça m'est apparu comme une évidence. C'était un matin, j'étais en retard et j'hésitais entre me faire des tresses ou un chignon spécial cheveux gras le sébum c'est la vie.
J'ouvrais mon tiroir pour prendre un élastique et je l'ai vu, la brosse à dents toute neuve, toute blanche qui me souriait de toute sa longueur de brosse.

J'ai réfléchi, j'ai regardé ma propre brosse dont les poils ressemblait à mon SIF après 6 mois sans passer chez le coiffeur et j'ai eu une illumination.
Je me suis fait des tresses, j'ai mis mon plus beau rouge à lèvres, admiré mes dents blanches et je suis partie bosser.

Alors à la question "que faire de la brosse à dent de votre ex, surtout quand celle-ci provient d'une marque reconnue par les dentistes et les membres de la santé buco-dentaire ?" la réponse est :

devenir la votre.


 



Mona qui sourit à la vie.

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