Recyclage amoureux


Soyons honnêtes, un mec en chasse un autre.
Etant amoureuse de tous les hommes qui me sourient j'en sais quelque chose. A chaque fois je tombe sous le charme d'un mec rencontré deux heures auparavant, je narre ses qualités à toutes mes potes et créer même un groupe Facebook en son honneur (note de l'auteur : ne pas oublier la confidentialité dudit groupe).
Je pense à nos futures vacances et à la prochaine fois où je le verrais tout nu.
Instant qui généralement ne se produit pas puisque dès qu'un autre homme entre dans le scénario de ma vie palpitante j'oublie celui de la veille.
Je n'y peux rien, j'ai un trop gros coeur.

A ce moment là on se rend compte que le précédent n'était pas si bien que ça, que le nouveau est awsome et que finalement on a tendance à voir le verre un peu trop plein, surtout quand on se retrouve avec une note de 65€ de mojitos.
Mais là n'est pas le sujet.

Des fois ça foire, douce joie de la vie, relations qui ne marchent pas : Monsieur porte des sandales et dans sa salle de bain traîne un parfum Chanel qui visiblement n'est pas à lui étant donné que dans  "Coco Mademoiselle" il y a "Mademoiselle".
Il semblerait alors que tu ne sois pas la seule à laisser tes poils de cul ici.


Avait-il réellement le temps de m'appeler ensuite pour me dire à quel point j'étais drôle ? Absolument pas.

Le 7ème étage sans ascenseur et la non-vue sur le Sacré Coeur - sous lequel on m'a embrassé il y a peu ont chassé l'homme ligne 5 pour le mec ligne 1.
C'est un peu ça ma vie, prendre le métro et faire des changements. Par là j'entends que les lignes du métro représentent un peu le schéma amoureux de ma vie.
Ces couleurs, ces correspondances parfois même ses fermetures de stations, sont à elles seules le bilan affectif de ma personne.
Ma ligne officielle est actuellement en travaux. Hasard ? Je ne pense pas.

Parfois la ligne est longue, un peu comme la 8 et parfois c'est la 11, concise, directe, sans plus.
Parfois elle ne dure que le temps d'entendre l'alarme annonçant la fermeture des portes puis le wagon repart aussi vite qu'il est arrivé pour m'emmener vers une autre station plus attrayante.
Néanmoins, le métro est une pute. Alors des fois ça rame, ça rame, et qu'est ce qu'on fait dans ce cas-là ?
On retourne vers une station que l'on connait bien, sur laquelle nous sommes en confiance : on rappelle son ex.

Rappeler un ex c'est comme ravaler son vomis ©.

Certes, mais personne n'a dit que le recyclage était proscrit.
En attendant le suivant, des fois il faut se forcer sans quoi on reste seule, déprimée à écouter ses poils du SIF pousser.
Vaut mieux être seule que mal accompagnée ? Va dire ça à la fille qui n'a pas de nouvelles de son dernier rencard depuis cinq jours.
Cinq longs jours durant lesquels elle est successivement passée par les états suivants :

- euphorie post baise
- fatigue intense suite à euphorie post baise
- attente de nouvelles
- pourquoi il n'appelle pas
- stalkage intensif du profil facebook
- est-il mort ?
- dernière connexion il y a 48 minutes
- google : tuer quelqu'un sans abîmer son vernis
- visionnage de "ce que pensent les hommes" avec Bradley Cooper
- selfie chiale
- attente trop longue - vie qui n'a plus de sens
- envie de mourir
- haine
- pas contente pas contente
- mojitos numéro 8
- envie de vomir → pense à son ex
- envie de baiser qui revient
- à son ex : "hey tu fais quoi demain soir ?" + photo de nous le doigt sur la bouche l'autre sur le téton

Voilà. Et tout ça parce qu'il ne rappelle pas.
Faiblesse féminine ou nymphomanie, au final le résultat est là :

le recyclage a parfois du bon.

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