J'ai rencontré mon futur mari pendant le vol Paris/ Lisbonne



Peut-on faire plus explicite comme titre ? Je ne pense pas.

Il y a plusieurs semaines, j'ai eu la chance de partir à Lisbonne.
L'histoire est simple, en janvier lorsque j'ai pris la décision de quitter mon CDI, j'ai décidé que j'allais profiter de mon temps libre pour voyager, aller voir mes copines qui vivent à l'étranger et tout cela sans me soucier d'un emploi du temps car je serais libre comme l'air.

Je tiens à préciser à mon public que TOUS mes voyages sont financés uniquement par moi et moi-seule car je n'ai pas la chance immense d'avoir des sponsors de voyage en qualité de blogueuse célèbre que je ne suis pas.
Je vous informe également que si je peux partir aussi souvent c'est parce que j'avais anticipé mes voyages depuis plusieurs mois en mettant de côté tout l'argent que me rapporte mon Airbnb.
Cela est dit, merci.

Il y a plusieurs années, ma mère a vu un reportage sur le Portugal et est tombée complètement amoureuse de ce pays. Depuis, elle rêve d'y habiter et ne cesse d'en parler.
Parle-t-elle portugais ? Absolument pas.

J'étais tranquillement dans son canapé à flâner sur voyageprivé.com quand elle a commencé sa scène 2 du grand acte I de dramaturge italienne :

- tu pars tout le temps, t'as de la chance, j'aimerais trop partir au Portugal, je ne suis pas partie en vacances depuis des années etc.

Moi : qui n'est jamais le time dans la vie je lui ai dit que je n'avais pas le time dans la vie.
J'ai trouvé une semaine à Lisbonne petit-dej et vol compris dans un quatre étoiles pour moins de 300 €.
Le formulaire rempli et ma CB débitée : tout était bouclé.


Le jour du départ, nous devions prendre le bus pour ORLY SUD, qui était aussi blindé qu'un bar d'Oberkampf, les valises en plus.
+ 30 min, le chauffeur nous larguait en plein terminal OUEST alors que nous embarquions à Orly SUD.
Pourquoi ? me demanderez-vous. Parce qu'il y avait une alerte à la bombe, bien évidemment !

Tous les bus/ navettes/ taxis étaient bloqués. YOUHOUUUUU le stress avant de partir.

Si j'ai eu méga envie de iech après l'annonce du terminal fermé ? Absolument.

Nous avons attendu environ mille ans puis ENFIN le trafic s'est débloqué et nous avons pu embarquer.
Si le contrôle de sécurité a confisqué puis jeté la crème dépilatoire de ma mère taille XXL car nous avions des valises cabines ? Absolument.

Ce qui est cool quand je voyage c’est que je suis tellement euphorique, tellement pressée et contente de partir que j'en oublie à chaque fois que j'ai peur en avion.
Ce n'est que lorsque je me retrouve assise dans l'appareil, la ceinture bouclée et les démonstrations de sécurité en anglais que je me rappelle.
Ok je commence à paniquer, ok j'ai des sueurs froides, ok j'ai les mains moites, ok je vais ... heyyyy bonjouuur !
Un beau gosse à casquette lunettes venait de s'installer à ma gauche, côté hublot.
Je ne savais pas trop s'il était vraiment beau ou si c'était juste l'effet des accessoires mais j'étais déjà amoureuse.

Il lit un livre, oh il dort, oh il ronfle ... OK je suis niaise. OH PUTAIN ÇA BOUGE !
J'ai attrapé la main de ma mère et me suis cachée dans son cou. J'ai 28 ans et je ne vois pas où est le problème.

Mon BG dormait toujours alors qu'on allait tous mourir et il ne connaissait même pas mon prénom. Qui a une vie plus merdique que la mienne s'il vous plait ? 

Il s'est enfin réveillé, il était toujours aussi beau et il a commandé un Pepsi. Un Pepsi ! Vous vous rendez compte ? Pas un Coca non, Monsieur n'est pas un mec banal il a commandé un PEPSI.
Ça en dit long sur lui non ? Non ? Non ? Ok.

Nous allions atterrir dans moins de 30 minutes quand l'homme de ma vie réalisa sa chance,

- Hi, first time in Lisbon ?
- I love you
- What ?
- Heu yes yes, first time in Portugal, and you ?
- Me too !
- Marry me !
- Sorry ?

Nous avons discuté de voyage, de bouquins, de Paris, des tatouages pour bien entendu - placé que j'ai la tour Eiffel tatouée.

- Oh really ! Where ?
- Hmm I can't tell you ...... (BUT IL PEUT IMAGINER !).

C'était trop sympa, je l'aimais, j'avais l'impression que le monde entier m'ouvrait enfin ses bras en m'offrant un coup de foudre en plein air.
J'étais au max, j'étais trop heureuse j'étais ... nan mais attendez what the fuck ? C'est une blague ?
Je me suis retournée et j'ai vu que ma mère, au lieu de son clin d’œil signifiant "you rock baby!" était en toute décontraction en train de ... pleurer.

- Bah 'man, qu'est ce qui t'arrives ?
- J'ai trop mal aux tympans, je crois que je vais saigner du nez, j'ai mal à la tête, ça ne va pas du tout.

MAIS NAN ! MAIS NAN ! C'est pas le moment là !
J'essayais de lui remonter le moral, lui masser le nez mais ses larmes faisaient des traînées blanches sur son maquillage, ses joues étaient pleines de traces nues sans fond de teint. Je le crois pas ...
Ma mère ne supportait pas l'altitude de l'avion, l’atterrissage étant imminent ils nous restaient 15 bonnes minutes avant d'être à Lisbonne, 15 minutes durant lesquelles je devais tout donner avec mon américain et ma mère pleurait en saignant du nez.
MAIS NAN PUTAIN !

- Nan mais ça va aller ne t'inquiètes pas *chiale chiale* a dit ma mère
- Everything is alright with your mom ? She had a problem ? a demandé mon mec
- Yes yes, oui oui. 

Je le crois pas.

J'ai alterné les caresses affectueuses sur les joues de ma mère en lui tenant la main, tout en draguant en VO non sous-titrée sur ma gauche.
Qui dit mieux ?
J'étais concrètement en train de soutenir ma mère dans son mal de l'air d'un côté et tenter de pécho en anglais de l'autre. Non mais ma vie s'il vous plait ... !

Nous avons enfin atterri, ma mère allait mieux évidemment et l'avion à commencé à se vider peu à peu. Super.

- By the way, I'm Andrew !
- Mona ! *serrage de main*
- Nice to meet you Mona.
- Yes of course.

Ma mère m'a fait un clin d’œil. Super.

- Do you have Facebook ? (ok j'ai 14 ans).
- Yes sure, Andrew Johnson*
- Cool, well, I will add you okay ?
- Yes of course, will be great !
- Like you.


*faux nom. Le cherchez pas. Je le garde.

Et nous sommes sorties de l'avion, ma mère et ses traces blanches sur les joues, mon mec assis au 15E avec ses lunettes et moi. ALONE.

Est-ce-que j'ai recroisé Andrew au tapis roulant ? Absolument.
Est-ce-que j'ai recroisé Andrew au guichet du métro ? Absolutly.
Est-ce-que j'ai regardé Andrew s'éloigner au loin vers l'horizon les yeux pétillants ? Non.
Est-ce-que j'ai regardé Andrew s'éloigner au loin vers l'horizon les yeux dégoûtés de la vie ? SANS BLAGUE !

 
Photos : station de métro Olaïas / Lisbonne. Portugal


J'ai décidé d'attendre un laps de temps suffisant et adéquat pour l'ajouter sur Facebook : c'est à dire le temps de capter un wifi dès que j'ai franchi les portes de l'hôtel, soit 25 minutes.
24 heures plus tard il acceptait.


La suite ? Je pars dans un mois dans le Michigan le rejoindre pour trois semaines de vacances.

...

Nan je déconne.


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