Moi qui pensait que ce sera merveilleux |
Si je vous dit que je n'arrive toujours pas à réaliser que je suis enceinte, vous y croyez ?
Bon, disons que les échographies, mon ventre et le terme "congé maternité" aident quelque peu à se fondre dans le décor de la future parentalité, mais quand même.
Je rentre dans mon huitième mois de grossesse, d'ici quelques semaines je serais maman et laissez-moi vous dire que j'ai adoré ma grossesse.
Malgré les nausées, le diabète gestationnel, les crampes, les remontées acides, le mal de dos, le ventre qui tire, les coups de pieds dans la vessie et j'en passe : j'ai A-D-O-R-E cette période de ma vie.
Si c'était à refaire dès demain, je le referais dix fois. La grossesse a été une étape merveilleuse de ma vie, je suis épanouie depuis le début, heureuse, sereine et je regrette déjà un peu cet état magique.
Quoi qu'il en soit, il y a quelques mois, j'ai été m'inscrire à la maternité pour mon accouchement.
Et là ... c'est le sketch.
A la base j'avais choisi un autre hôpital pour accoucher, la faute à baby boom. La maternité est toute neuve, toute belle et de niveau 3.
Seulement lorsque j'y suis allée pour un rendez-vous de diabète, j'ai réalisé que c'était en réalité le bout du world.
J'ai pensé à mon mec, à qui je demanderais d'aller me chercher ma brosse à cheveux et mes chaussons préférés après avoir pondu. Un Mcdo, des draps propres, un après shampoing bio et des macarons, et je me suis dit meuf, ne fais pas l'ado capricieuse et va t'inscrire à la maternité près de chez toi comme tout le monde dans ton secteur.
Hôpital où mon neveu est né by the way.
Moi, initialement j'avais un blocage sur cet hôpital. Outre le fait qu'il ait vu naître mon soleil d'amour, c'est surtout les urgences que j'ai cotoyé, donc pas toujours de bons souvenirs.
Sans ordre dans le texte, l'accident de scooter de ma soeur (qui a pleuré non pas pour la douleur, mais parce que les pompiers lui ont déchiré son nouveau jean Diesel), le cas du mec qui s'était ouvert le crâne en bas de chez moi quand j'ai rencontré B2O le psycho (l'histoire complète de cette folle soirée ici).
D'ailleurs, pour l'anecdote, B2O s'était absenté à un moment pour aller "voir son père qui était hospitalisé" alors qu'en réalité il allait voir son ex qui était infirmière là-bas.
La même ex qui a voulu me buter. Mais là n'est pas le sujet.
Bref, j'avais que des mauvais souvenirs dans cet hosto, hormis la naissance de Nerio.
Comme je suis une femme censée et surtout, qui aime être proche de tout mais surtout du peuple, j'ai finalement décidé d'accoucher dans cet hôpital qui est très exactement à 11 minutes de chez moi.
*Les Joe Goldberg en sueur*
J'avais mon rendez-vous pour l'inscription prévu il y a quelques mois et vraiment, cette matinée valait bien un article.
Le plus dur étant de se garer, j'ai miraculeusement trouvé une place rapidement et je me suis dirigée vers l'accueil pour m'enregistrer.
On m'a ensuite donné des étiquettes et re-diriger vers la salle d'attente pour m'enregistrer - oui encore - mais ailleurs.
Numéro B115, ok. Affichage : T41.
Ok je comprends rien. J'attends 10 minutes, c'est mon tour, ok je vois pas la logique mais ok.
- bonjour, j'ai rendez-vous pour m'inscrire à la maternité, puis avec la sage femme.
La nana prend mes étiquettes sans demander mon reste, pianote sur son ordi, j'attends et j'ai chaud, puis me tend des nouvelles étiquettes en me disant "allez à la maternité".
- vous êtes sure ? Je pensais aller en chirurgie digestive.
*dans ma tête*
Je jette un œil sur ses étiquettes et lui fait remarquer que le nom indiqué n'est pas mon nom d'usage et que je souhaite que seul celui-ci apparaisse.
Elle fait des chichis, à deux doigts de la baffer mais y'a une vitre et j'ai trop chaud pour un combat. Elle me refait mes étiquettes en faisant la tronche, ok c'est bon cette fois, et m'indique la droite pour la maternité.
+ 9 minutes plus tard, en sueur et en seum, dans un sous-sol ou une morgue, je me rends compte que je ne suis pas du tout au bon endroit.
Je retrouve la sortie par miracle grâce à un opossum que nous appellerons Roger, me retrouve dans le hall et voit que la maternité est indiquée à gauche, et non à droite.
C*nasse.
Je prends donc à gauche, j'arrive dans le service maternité, j'avance vers l'accueil où se trouve une femme qui est au téléphone et qui ne me calcule pas.
La secrétaire.
J'attends, je souris, je trépigne "heu coucou ?", entre deux phrases au tel avec Madame Germain qui visiblement a perdu sa carte vitale et dont je connais désormais tout l'historique de sa visite à l'hôpital jusqu'au moment où chez elle, elle s'est rendue compte qu'elle n'avait plus sa carte vitale, la secrétaire me regarde et me mime de lui donner mes étiquettes.
Elle prend mes étiquettes, continue sa conversation, de longues minutes s'écoulent, je suis aussi gênée que si j'étais dans un ascenseur très lent, avec une autre personne. Vous sentez l'ambiance ?
Je ne sais pas où regarder, quoi faire de mon corps, donc je me mets à compter les carreaux au faux plafond, puis à lire tous les prospectus présents sur le comptoir.
Je n'ai pas mes lunettes, je ne vois rien. Du coup je recompte les carreaux, il y en a 124.
La dame finit par mettre son téléphone de côté et me dit d'aller faire mes constantes.
- mes quoi ?
- constantes, là-bas
- je ne comprends pas.
Elle s'agace, finit par prendre le numéro de la dame qui a perdu sa carte vitale, le note, mal, redemande, puis raccroche, lui promettant de la rappeler car "il y a du monde".
Entre temps, deux femmes sont arrivées et attendent derrière moi.
Je suis là depuis 14 minutes à faire le pied de poireau (ou de grue, c'est selon).
La secrétaire fort sympathique (c'est faux), m'explique que je dois aller faire ma prise de sang "là-bas" et me tend un gobelet de café vide (true story) dans lequel je dois faire pipi, puis m'indique la salle où me rendre, avec des fauteuils fuchsia.
Elle me file un papier sur lequel elle a gribouillé un truc et en avant Guingamp.
Me voilà partie avec mon gobelet à la main, en direction d'une salle où faire "mes constantes".
Je ne comprends rien car je fais déjà tous mes examens mensuels au laboratoire. J'ère dans les couloirs à la recherche des fameux fauteuils fuchsia, pour m'apercevoir au bout de 3 allers retours, qu'ils sont en fait gris.
Elle se fout de ma gueule ?!
Je vais faire pipi dans des toilettes aussi étroits que l'esprit d'un complotiste, et je me demande qui a eu la brillante idée d'envoyer des femmes enceintes dans ces chiottes de l'enfer, alors qu'on a pas de place.
Bref, je me pisse évidemment sur les doigts, je ne sais même pas comment tenir mon café de pisse, mon sac, mon dossier et ma veste, et décide de poser délicatement le gobelet dans mon sac, et de le caler entre mon agenda et mon portefeuille.
Soudain, j'aperçois une femme enceinte qui rentre dans une salle, s'annonce puis va se faire piquer le bras par une infirmière.
Je décide de la suivre, réalisant que c'est ici que se font ces fameuses constantes.
A peine rentrée, on m'indique où poser mon sac, mon manteau et mon gobelet de pipi.
Elle prend mon papier et me demande de m'installer en face Madame "nom que je ne veux pas par lequel on m'appelle".
Je pique un fard, je suis tellement vénère et étonnée en même temps, que je me dirige vers le fauteuil sans comprendre ce qu'on va me faire, ni pourquoi cette gourde ne m'appelle pas par le nom indiqué sur mes étiquettes bordel de merde.
- poids ? qu'elle me crie la gueuse.
*poids réel mais avec 3 kilos en moins* que je réponds sans la moindre intimité étant donné qu'il y a trois autres femmes dans la salle.
On me fait ma prise de sang, on me dit merci Madame "nom que je hais", et me re-dirige vers l'accueil.
Mon amie du téléphone est toujours là, avec Madame Germain qui cherche toujours sa carte vitale.
Elle me regarde, sans raccrocher, sans parler, et j'annonce entre deux échanges que j'ai rendez-vous avec la sage femme.
Elle me dit d'aller au fond du couloir et d'attendre, et cette fois c'était bien le fond du couloir *joie*.
J'attends, au bout de 10 minutes une femme sort, m'appelle par mon VRAI NOM merci seigneur, et je m'installe.
Je suis hyper stressée. J'ai été suivie pendant 6 mois par ma sage femme de proximité et là, je n'aime pas l'ambiance.
De base, je ne suis pas à l'aise avec les hôpitaux, mais là, je ne comprenais pas trop ce qu'il se passait.
Entre les constantes dont on ne m'avait pas prévenue, le pipi café, Madame Germain et l'inamabilité de la dame du téléphone, je suis à deux doigts de pleurer *hormones*.
La sage femme me demande mon dossier, je lui tend mes convocations, elle me dit non votre dossier, je lui dit que j'ai que ça.
Elle me dit "mais on vous a pas fait un dossier à l'accueil ?", je réponds que non et suis au bord des larmes puissance mille.
Et là ... le drame.
La sage femme pète un câble, se lève, me dit "suivez-moi" puis se dirige vers la nana de l'accueil qui Oh miracle, avait raccroché d'avec Madame Germain.
A -t'elle retrouvé sa carte vitale, Dieu seul sait.
La sage femme se pointe devant elle et se met à ... lui hurler dessus. Moi, penaude, gênée et mal à l'aise, je cherche un trou de souris où me cacher mais déjà en temps normal je n'y rentrerais pas, mais là à 6 mois de grossesse encore moins.
- pourquoi la dame n'a pas de dossier Jeanine ?
- heu bah, heu
- ça fait 40 minutes qu'elle est arrivée, qu'elle poireaute dans le service et personne ne lui a fait son dossier ?
*je m'enterre mentalement*
- je ne savais pas, je, j'étais au téléphone, et heu, j'ai pas compris que ...
Une collègue arrive à la rescousse proposant de l'aider à faire mon dossier avec la sage femme "oui bah oui Séverine, je veux bien parce qu'après je vais manger, c'est ma pause dej en fait".
- et c'est important de ne pas sauter de repas. Que je dis sans m'en rendre compte.
Ma sage femme et Séverine prennent un dossier à l'accueil en faisant "tssss tssss" à Jeanine, je regarde mes pieds boudinés et nous voilà reparties vers le bureau.
- ne vous inquiétez pas, ça va aller ! Pas de stress ! Qu'elles me disent.
Penses-tu ...
Mon dossier fait, je me rends compte que malgré mon organisation à toute épreuve j'avais oublié la version "verso" de ma convocation et donc, oublié la moitié des papiers demandés.
Au bord des larmes, again.
La sage femme me rassure, je les lui donnerais plus tard.
On passe à l'examen, elle mesure mon ventre, RAS, et je lui parle d'une petite gêne que j'ai et dont je ne connais pas l'origine.
- j'ai un léger bouton mal placé qui me gêne un peu mais je ne sais pas si c'est grave.
- on va regarder
- avec plaisir ! (non).
Elle regarde, fait une drôle de tête, je la regarde par dessus mon gros ventre, je ne la vois qu'a moitié, elle regarde encore, fronce les sourcils, je lui demande si on voit un pied pour détendre l'atmosphère (faux c'était premier degré); elle me répond qu'elle n'arrive pas à trouver ce que c'est et me demande l'autorisation pour prendre une photo et pouvoir demander conseil à ses collègues.
- oh pas de soucis, si vous saviez le nombre de photos de ma ch*tte qui circule ! (dans ma tête).
La sage femme prend son IPhone et mitraille mon moi-intérieur, je me dis qu'il ne faudra pas qu'elle oublie de supprimer ladite photo afin d'éviter de montrer des photos de son chat ou de son déjeuner et soudainement faire défiler à ses copines une photo de mon steack.
Bref, c'est fini, on se dit bye-bye, et elle me re-re dirige vers l'accueil pour prendre le prochain rendez-vous.
Arrivée à l'accueil, je retrouve Jeanine en grande conversation avec deux femmes du service, à qui elle raconte comment ma sage femme lui a parlé, et qu'elle en a marre d'être surchargée de boulot parce que les médecins lui délèguent tout.
- même les épisios ? j'ai envie de dire, mais à la place je fais de nouveau le pied de tomate (ou de grue) devant son fucking bureau.
Bien obligée de me regarder (et mal, elle m'a grave mal regardé l'audacieuse), elle me demande de noter mon adresse sur un post-it car tout le monde est en pause dej donc personne pour me caler un rendez-vous.
Je note mon adresse, puis je lui dit "heu postale hein ?", elle me dit non votre numéro.
Je vais me battre ici et maintenant à 6 mois de grossesse. la vie d'ma mère je vais lui mettre le combiné dans le cul et je l'appellerais sur son adresse pour lui dire ET LA TU LA SENS LA CARTE VITALE DE MADAME GERMAIN ??????
Mais à la place j'ai rayé et j'ai écrit 07 71 ...
Je suis enfin partie, on m'a donné trois cent papiers "à lire c'est important" et j'avais mal à la tête.
J'avais initialement rendez-vous à 9h30, il était 13h12.
Je ne retrouvais plus ma voiture, j'ai tapé le trottoir en partant mais je ne l'ai pas dit à mon mec, j'ai raté ma sortie de rond point car j'étais trop occupée à faire un vocal à ma soeur pour lui raconter (sauf pour l'histoire du pipi dans son sac Vuitton), je me suis arrêtée à la boulangerie pour prendre un sandwich car MOI AUSSI j'avais le droit à une pause dej, y'avait plus de sandwich mozza, la boulangère a crié vers sa collègue "Y'A PLUS DE MOZZA CARINE ??" et Carine a répondu "non, j'ai vendu le dernier à Madame Germain".
Là j'ai cessé de me dire que cette journée allait être fabuleuse et je suis repartie me coucher.
En me réveillant, j'avais une notif Doctolib m'informant que mon prochain rendez-vous était ... bah il est dans une semaine.
Hâte de vous raconter la suite et savoir si Madame Germain a aimé son sandwich et a retrouvé sa carte vitale.
A la question : ai-je eu des nouvelles de mon bouton de ch*tte par la sage femme ? La réponse est non.