Je me suis inscrite à un stage de roller dance et c'était super cool ! (ceci est une vanne c'était horrible)

Absolument pas moi

 

Il y a un peu moins d'un an, sous les conseils d'une copine je me suis acheté des rollers quads.
Du roller j'en avais beaucoup fait étant gamine, mais en blade you know, avec les roues alignées. 

Remember cette chère époque où on échangeait sur les "gommes" et les "semi-gommes" et qu'on allait se chercher après l'école à base de "tu peux sortir faire du roller ?". 
Je n'étais pas trop mauvaise me semble t-il, puis j'ai eu 32 ans.

J'ai acheté mes rollers quads et j'ai attendu le moment opportun pour les sortir. C'était certes différent des rollers en ligne mais franchement très cool et ce petit côté vintage 80's stylé était non négligeable. 

J'ai fait quelques sorties sympas près de chez moi en tentant de ne pas tomber like a shit et c'est avec les applaudissements d'un public fictif que je suis devenue la star du quartier, accompagnée de mon amoureux.

Puis un jour, ma copine m'a parlé d'un stage de rollers dance ... et c'était le début de la fin.

La bonne idée

Je me suis dit écoute Mona, t'es jeune, t'es belle, t'as payé 80€ tes rollers donc fais un truc de fifou, un truc de déglingo, un truc de frappa dingue et inscris-toi à ce stage. Franchement ? Une choré en rollers ça avait l'air stylé non ? Je me voyais déjà la Surya Bonali des patins à roulettes et j'étais impatiente d'assister à ce stage. 

Dans les faits.

Covid oblige, le stage qui devait se dérouler au printemps a été décalé fin août et chkoumoune oblige², ma copine n'était plus dispo. C'était donc seule que j'allais dépasser mes limites, danser sur la vie, QUE DIS-JE ? Rider sur le monde et sortir de ma zone de confort affublée d'un mini short en jean et de chaussettes hautes.

Est-ce que j'avais sincèrement le seum d'y aller seule alors qu'elle m'avait motivée ? Absolument.

Ai-je réellement pensé à mes 70€ non remboursables ? Évidement.

Paris, la première étape du cauchemar

Qu'on soit clairs, je conduis à Paris sans souci depuis que j'ai le permis, sauf que là, ce petit enfoiré de Waze m'a paumé dans les tréfonds d'une banlieue limitrophe et je suis arrivée 15 minutes en retard sur les 35 que j'avais d'avance.

On adore.

C'était le marché en bas du gymnase,.

On adore encore plus. 

J'ai tourné pendant cent ans puis gloire au monde, j'ai réussi à me garer pas très loin. 

"Ah c'est du cross fit en fait ?"

Je n'avais pas compris qu'on allait réellement faire du sport. Je pensais naïvement qu'on passerait un moment sympa entre novices du roller mais non, ça a été physique. Très très physique. Genre j'étais vraiment mal.

Etant donné que ma vie est un sketch, la brassière "stylée" que j'avais mise sous mon crop top était trop petite et trop distendue ce qui fait qu'à chaque mouvement, mes seins sortaient de leurs orbites pour aller côtoyer l'air frais qui ne l'était pas du tout vu qu'il faisait la chaleur d'un sauna dans ce gymnase de l'enfer. Mais avec un jogging en sus.

J'étais au T O P.

On a fait un échauffement et j'étais déjà en eau. J'ai sué comme jamais alors qu'on venait seulement de commencer et la journée n'a été qu'une succession de regards suppliants et en larmes vers l'horloge qui indiquait 11h02, et ce jusqu'à 17H40.

Être une femme : le top

Mes seins dansant leur petite gigue, cette mascarade aurait pu s'arrêter là si je n'avais pas été en premier jour de règles, les contractions et l'hémorragie au max et même si j'avais pensé à prendre une paire de chaussettes supplémentaire et des amandes, j'avais oublié ma culotte de règles de rechange.

A U  M A X  J ' E T A I S.

Le problème c'est qu'on s'est toutes rapidement senties mal. Non seulement parce que le cours était dur malgré le niveau débutant, mais surtout parce que don't ask me why je cherche encore la réponse à ce jour, le gymnase n'était absolument pas ventilé ni climatisé.

Nous avons donc été en EAU de toute notre sueur possible depuis notre arrivée, jusqu'à ... notre départ.
J'étais donc free boobs par non-choix, en eau, en sang, en mal de bide et d'utérus et ce, sous 45°C minimum. Le mal de crâne est arrivé aussi vite que mes crampes et j'ai failli vomir de douleur.

La bonne ambiance vous me direz ! Et vous aurez raison.

La pause dej aka la libération ? Pas du tout.

J'ai réellement cru que cette pause me permettrait de recharger mes batteries.

AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA.

Nous avions deux heures pour manger, j'ai sympathisé avec une nana sympa, blogueuse de surcroît et j'avais hâte de manger un bon sandwich au thon sauf que non, non putain.

J'étais présentement en plein quartier asiatique et il y avait donc beaucoup de restos et d'épiceries asiat, et peu de boulangeries. Le souci c'est que pour manger sur le pouce ce n'est pas très pratique, surtout quand on a les intestins fragiles pour être totalement transparente avec vous if you know c'que j'veux dire.

Aucune envie de me chier dessus en plein gymnase, surtout que, vous allez rire, parce que OUI c'était supra comique, j'ai testé pour vous : aller aux chiottes en rollers.
Imaginez la scène ... rentrer dans le cabinet, se déshabiller, s'asseoir, s'essuyer, se relever, se rhabiller, fermer la porte, se laver les mains etc. et ce, sur des putains de ROLLERS QUADS QUI GLISSENT.

J'ai failli tomber cent fois et mon fiak en l'air qui essayait de ne pas perdre l'équilibre, tout en remontant ma culotte menstruelle c'était really magique.

Bref, j'ai finalement trouvé une petite boulangerie qui SPOIL n'en était en réalité pas du tout, et mon sandwich au camembert n'a clairement pas été une bonne idée en cette journée de l'angoisse.

Ma copine blogueuse est partie faire quelques courses, je pensais naïvement retourner au gymnase pour rejoindre le groupe mais SPOIL² : il n'y avait personne et le gymnase est resté fermé deux heures.

DEUX HEURES.

J'étais là, exténuée, contractée, camemberisée et esseulée sur un banc à attendre que le temps passe.
Mais à quel moment ma vie s'est mise à craindre un max en fait ?

Ah je sais ! Quand j'ai voulu faire une micro sieste dans ma voiture mais qu'il faisait 35°C comme par hasard donc obligée de laisser la fenêtre ouverte sauf que devinez qui s'était garée sur une bouche d'égout qui a enfumé toute ma caisse pendant des jours ???

Imaginez alors : une nana à l'arrière de sa caisse, seule, qui dormait sur le rebord de la fenêtre ouverte mais avec un masque pour éviter les relents d'œufs pourris ? C'ETAIT MOI #coucou.

A ce moment-là je me suis dit meuf part. Casse toi maintenant, c'est horrible, tu es au bout du roul' et ne passes absolument pas un bon moment. J'ai hésité toute l'heure qui a suivi et je suis retournée au gymnase faire mes affaires pour partir en scret.

Il faisait toujours mille degrés et j'ai commencé à choper la crève ...

Encore pas moi


Partir un jour ? Sans retour ?

De retour au gymnase, j'ai comme par hasard croisé ma copine perdue de vue, j'étais donc bloquée pour mon départ.

J'ai partiellement commencé à ranger mes affaires en prenant soin d'être discrète sauf que rassembler des rollers, des fringues, des sacs et des protège-tibias n'est pas une mince affaire quant à ladite discrétion nécessaire.
J'avais donc décidé de jouer la carte de l'urgence familiale avec l'appel fictif paniqué de ma sœur.
C'était clair, efficace et une super excuse pour me barrer sans explications.

Sauf que j'avais oublié mon téléphone dans ma voiture ...
Je suis allée le récupérer et tout s'est enchaîné vite. Les filles ont commencé à revenir, à me demander commet j'allais (rapport à la méga migraine de l'enfer) et ... trop tard j'avais loupé le coche.

C'est le cœur lourd et la larmichette de seum que j'ai renfilé mes patins et que j'ai repris le cours pour 3h00 de torture que j'ai rémunéré à mes bourreaux.

La choré trop sympa ! 

Ce passage est simple et rapide : je n'y arrivais pas.
Les nanas réussissaient plus ou moins à reproduire les pas mais moi, j'en réussissais 2/6. C'était très frustrant et franchement pas agréable.
Une fille s'est blessée et a arrêté le cours mais je la soupçonne d'avoir feinté pour ne plus continuer. La garce ... elle m'avait volé mon idée.

A la fin, je n'arrivais plus à rien, nous étions toutes trempées de notre sueur, j'avais super mal au ventre, à la tête, aux pieds, aux genoux et c'était l'enfer.
J'ai arrêté le cours 15 minutes avant la fin, prétextant d'aller boire et ce fut la désaltération la plus longue de l'histoire de l'humanité.

La prof se la racontait de ouf, et quand elle nous montrait la choré, elle rajoutait sa petite touche perso de OUAIS MEUF on a capté que t'étais une pro c'est ton taf en fait ?!? On peut arrêter les complexes ? Cimeeeeeer.

Tu sais ce moment avant de commencer une chorégraphie, il y a toujours une latence où tu fais du sur-place, tu bouges les hanches, tu bats la cadence avec tes doigts, mais tu ne fais pas DES SALTOS OU LA CHORE DU LAC DES CYGNES PUTAIN !!!!

Je rappelle à l'assemblée que nous étions sur un niveau débutant. Le début du cauchemar ouais ... 
Lorsque je me suis arrêtée pour "boire", j'ai regardé les filles reproduire la danse et j'ai eu mal au cœur ... c'était affreux.

Elles arrivaient à reproduire les pas certes, mais rien n'était fluide, rien n'était stable ni naturel. C'était un florilège d'enchaînements sans aucune limpidité. Pourtant elles, elles savaient faire les pas.
Je vous laisse imaginer ce que ça donnait quand moi je tentais de reproduire la chorégraphie.

Pas ça du tout

La délivrance

J'ai à peine fait les échauffements à la fin et je me suis barrée.

Les filles m'ont dit "à demain !" mais je savais pertinemment que jamais je ne remettrais les pieds dans ce gymnase de l'enfer.
Je me suis rhabillée à la va-vite, j'ai failli partir sans t-shirt, j'étais à bout mais j'ai couru vers ma voiture, pressée de me tailler et d'oublier cette journée de l'angoisse.

Je devais mettre 36 minutes pour rentrer, mais j'en ai mis 1h20 car le GPS m'a (re)perdu au même fucking endroit qu'à l'aller.
Le soir je devais dîner avec la famille de mon mec, c'était trop, j'ai appelé ma sœur. Il fallait que j'évacue.

La délivrance² par la parole et l'insulte

- Allo ?
- JE SUIS DESOLEE MAIS J'AI BESOIN D'EVACUER
- Vas-y donne tout.

et j'ai tout donné en monologue de fureur pendant quasi toute la durée de mon trajet de 36 minutes hors taxes.

J'en avais besoin, j'en avais gros sur la patate et il fallait que je me soulage avant de rentrer autrement mon pauvre chéri il se serait pris un raz-de-marée de seum incontrôlable et et incontrôlé.
Je soupçonne ma sœur d'avoir posé son téléphone le temps que je me lâche et d'être aller étendre son linge mais là n'est pas le sujet.

En rentrant j'ai regardé combien je pouvais revendre mes rollers sur Vinted mais mon mec m'en a dissuadé. Selon lui, quand on se baladait ça me plaisait donc ce serait dommage. Il n'avait pas tort. A l'heure où je boucle cet article les rollers ont été rangés il y a une heure dans mon dressing.

Seul Dieu Sait quand ils reverront la lumière du jour et les bosses du bitume.

La leçon à tirer de cette histoire

Lorsque j'ai voulu fuir en courant à la pause dej et que j'ai sincèrement réfléchi à si j'abandonnais toutes mes affaires sur place (avant de me souvenir qu'il y avait mon sac YSL et mon k-way que j'adore), j'ai culpabilisé de n'avoir aucune volonté et de fuir à la première difficulté.

Je me suis remise en questions et j'en ai conclu la chose suivante : si je ne prends aucun plaisir, ça ne sert à rien de forcer. Certes les conditions n'étaient pas optimales, la chaleur, les règles, la brassière trop petite ... mais ce stage devait être un moment de fun, un moment cool rien que pour moi et qui me ferait du bien. 

Sauf que là, je ne me suis fait aucun bien, vraiment.

Je n'ai pas apprécié un seul moment de ce stage à 70 boules (hormis les nanas que j'ai rencontré toutes super cool) et où je n'ai pas remis les pieds le lendemain.

Il ne s'agissait plus de dépassement de soi ou de courage, non il s'agissait de mon bien-être et croyez-moi, j'ai su faire la différence quand j'étais au resto avec ma future belle famille et que là j'ai passé un moment agréable (aucun rapport avec le café gourmand ndlr).

Penser à moi et à me faire du bien avant de vouloir "se dépasser blabla". Mais c'était horrible putain !!!

SPOIL³ : le lendemain, deux autres nanas ne sont pas venues. Hasard ? Je ne pense pas.

Alors quand dimanche soir j'ai vu ma mère et qu'elle m'a dit "alors ce stage ?", je me suis dit Mona, fais-en un article. 

Tadam.


Là c'est moi.

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