Pourquoi j'ai quitté les réseaux sociaux, ou plutôt, pourquoi ai-je désactivé mon compte Instagram ?
En cette journée mondiale sans téléphone mobile, et surtout pour vous donner des nouvelles, je viens vous raconter comment moi, Mona, célèbre blogueuse dans le monde entier se limitant à mon entourage, j'ai décidé de désactiver mon compte Instagram à durée ... indéterminée.
Je blogue depuis presque 11 ans.
Au début, pour les anciens (MAIS ILS SONT OÙ ? MAIS ILS SONT OÙ ?), mon blog s'appelait "kiff mes secrets de canon", puis "kiff ma vie".
J'y relatais mes réflexions sur une relation naissante basée sur le "ensemble/ pas ensemble" (énorme marrade)(faux), puis mes névroses capillaires, mes tests de beauté AKA comment j'ai brûlé mes aisselles, la grossesse juvénile de ma soeur, mon boulot d'hôtesse, mes découverts ...
Ce blog m'a vu grandir et évoluer au fil des années. J'ai été publiée sur des médias connus, dans un magazine, j'y ai rencontré des personnes tops, d'autres non.
J'ai pécho pas mal, je suis sortie pas mal, bref j'ai baroudé et c'était très cool.
L'époque étant ce qu'elle est, les blogs sont moins lus, moins appréciés, moins consultés, mais avec Instagram, on continue de garder un lien avec sa communauté, avec ses amis, avec les marques.
Moi à la base, j'ai toujours aimé écrire. J'ai tenu un journal intime de mes 11 ans jusqu'à ... pas si longtemps donc l'amour des mots, de l'écriture, de la narration, c'est ce que j'aime.
Pour cause, lorsque j'ai créé mon blog et mon compte Instagram, je n'y postais jamais des photos de moi. J'étais incognito, comme ton patron, mais en moins riche.
Grâce à Insta, on se tient au courant de ce que font nos amis, nos collègues, notre famille. On se suit, on s'espionne, on y cherche des potins, on ne se parle pas forcément mais on a la sensation de garder contact, un contact 2.0 sur un fil d’actualités.
J'ai adoré, et j'adore toujours me mettre en scène. Vous parlez spontanément, de ma vraie vie, de LA vraie vie, celle au delà de Vogue et des photos parfaitement maitrisées et mises-en-valeur.
La vie d'une nana et ses galères, à qui s'identifier parfois. Se dire que ça n'arrive pas qu'aux autres. Rigoler ensemble, se soutenir. Avec légèreté, parfois avec sérieux mais toujours avec authenticité.
Je voulais être votre pote qui s’exprime sans filtre, qui a les mêmes galères que vous, mais bats les boobs, on s'en sortira toujours les gars.
Fuck les diktats, fuck les ghostings, fuck les fichages bancaires, ONE LIFE ! 🤟🏼
Aujourd'hui j'ai 34 ans, après une ultime et dernière (que Dieu me lise) névrose capillaire qui rappelons-le, m'a délesté d'une bonne partie de mes cheveux, je suis en couple d'amour et très amoureuse depuis plusieurs années et j'aspire à beaucoup de changements dans ma vie, que je ne souhaite plus forcément montrer, partager ni expliquer.
J'ai envie d'anonymat les gars. Faire mes bails de mon côté. Rester près de mon cercle restreint et basta cosi. Pas besoin de plus, pas besoin de réseau social.
En fait de base, je voulais juste faire une digitale détox en janvier.
Did you know le dry january ? Je voulais couper les réseaux pendant un mois, et revenir en force en février pour vous proposer encore plus de contenus hilarants, de voyages wtf et de demande en mariage forcée et préméditée sur une gondole avec la complicité d’un italien.
SPOIL : je pars à Venise bientôt, imaginez ce que j'avais préparé ...
Le fait est que je me suis rendue compte que malgré ce que je pensais, j'étais totalement accroc à Instagram.
Je scrolle je scrolle je scrolle ... et 4h sont passées dans ma journée or, je clame sans cesse n'avoir jamais le temps de rien.
Pas le temps pour ce courrier, pas le temps de rappeler Mamie, pas le temps de répondre à un texto, pas le temps de faire le ménage, pas le temps de sortir mes chiennes etc.
Visiblement si, j'en avais du temps, puisque je passais des heures à regarder ce que faisait le mec avec qui j'étais en CE1, ou bien celle de ces stars connues que je hais.
Perdre du temps à me comparer, juger, scroller encore et encore mais le plus grave : perdre mon énergie et mon cerveau sur ce fuck*ng réseau social.
J'ai réalisé que ne pas ouvrir Instagram était devenue une épreuve donc j'ai décidé de faire une pause, parce que c'était devenu trop oppressant, trop stressant.
J'ai commencé par mettre mon compte en privé, j'ai supprimé l'application de mon tel et hop ! Un mois a passé.
C'était silencieux, calme, moins étouffant... ce n'était pas simple mais ça m'a fait du bien. Beaucoup de bien.
Et puis un jour, l'électrochoc ...
J’étais dans mon bain, pépouze, et j’ai décidé de googler mon nom sur Google images.
Pas le moteur de recherche classique où ressort mon blog, mes réseaux, mes parutions etc. Non. Les images, de Google.
Et là, florilège de mon cul et de mes boobs : tout mon feed était là.
Et ça m'a contrariée.
Le truc cool quand tu prends de l'âge, c'est que tu t'acceptes beaucoup plus, en tout cas en ce qui me concerne.
J'ai beaucoup moins de complexes qu'avant. Je me sens bien dans ma vie, avec mon âge, ma situation, mes kilos. Les complexes que j’avais auparavant n’en sont plus. Je suis passée à autre chose.
Je me sens bien dans ma vie et dans ma peau, et c'est très cool.
Avec le temps, parler de cette acceptation est devenu très important et à pris un sens sur mon feed et dans ma manière de communiquer.
Je postais donc régulièrement des photos de moi en sous-vêtements, en culotte, à la plage, etc.
Je voulais parler de moi, prôner l'acceptation et les good vibes. Transmettre ma façon de voir les choses pour apprendre à s’aimer tels que nous sommes.
Tant pis si je ressemble à un poulpe, moi, Mona, je me kiffe et je m'affiche telle que je suis.
Je vous invite à faire pareil, ça soulage ! Vous déchirez les meufs, croyez en vous comme je crois en moi.
Peu importe ton âge, ta taille, ton poids, ton salaire… tu existes et tu es parfait.e tel.le que tu es.
Et j'ai adoré ça. J'ai adoré vous transmettre ce message de bienveillance et de "MAIS BALEC DU RESTE !"
Seulement me voir, comme ça, sur Google images m'a perturbé. J'ai donc décidé de supprimer toutes ces photos de mon Instagram.
Et alors que je faisais le tri, entre tous ces clichés, certains qui avaient compté, mes collaborations avec des marques, des commentaires adorables que vous m’aviez laissés etc, tout à coup, alors que j'étais posée dans mon bain, je me suis dit "en fait flemme", et j'ai désactivé mon compte.
Ciao bambino !
Et vous savez quoi ? Je me sens archi soulagée.
Fini cette perte de temps, ce bouffage de cerveau, cette fatigue d'avoir passé sa soirée sur Tiktok, ou à regarder des réels.
Fini les posts, fini de voir ce que font mes copines, mes amies, ma famille, mes ex, les acteurs ... bref, terminé de voir ce qu'il se passe dans la vie des autres et qu'ils partagent sur Instagram.
Maintenant, je décide de me concentrer sur la mienne, sans avoir à la poster publiquement.
Alors voilà, j'ai quitté Instagram, et ça me fait beaucoup de bien. Vraiment beaucoup.
Pourtant, pour ceux qui l'ignorent, je travaille sur les réseaux sociaux. Je suis donc toute la journée sur Instagram, Tiktok, Facebook, à poster, partager, publier, faire des vidéos... des stories dans le cadre de mon travail.
Et c'est OK.
Par contre, je n'ai plus envie d'y passer du temps sur mon temps personnel, justement.
Je n’ai pas la sensation de rater quelque chose en réalité.
Donc si vous voulez des nouvelles, ma page Facebook, moins consultée certes mais beaucoup moins énergivore, reste bien en ligne et je vous y donnerais des news.
Sur cette page, il y moins de monde, c'est zen, calme, posé. Sans algorithme, sans courses aux likes, sans surconsommation de contenus.
Autrement, vous avez mon 07 ou Messenger.
Et puis si vous vous en fichez, belle vie à vous les cocos, toutes les belles choses ont une fin sauf ma beauté of course.
Je ne sais pas ce qu'il adviendra de mon blog, si je le garderais à terme, l'inflation fait que les prix d'hébergement des sites internet augmentent aussi et c'est relou.
Je ne sais pas si j'ai envie de continuer d'y rédiger mes pensées et/ou mes galères.
Ce blog, c'est un peu "mon ancienne" vie.
Est-ce que j’ai envie d’y narrer ma nouvelle, ou au contraire, dire ciao les gars, je me tire ailleurs on fait de la place ?
Je ne sais pas. Pour l'instant je me laisse vivre.
Je n’ai aucune idée sur le fait de réactiver ou non mon compte Insta, en tout cas, il n'y aura plus les mêmes contenus c'est certain.
Nous avons grandi avec internet, mais qu'en sera t'il dans plusieurs années ?
Est-ce que j'aurais envie que la Mona de 34, 35, 40 ans... soit affichée sur la toile en bikini ou avec sa famille ?
Quel recul aurons-nous sur tout ça ?
Dieu seul sait.
En attendant, bisous les gars et see u soon.
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